Malawi : le gouvernement ferme des mines illégales et expulse 20.000 mineurs

Les autorités du Malawi viennent de procéder à la fermeture de plus de 5 sites artisanaux, disséminés dans les zones de Lilongwé et Mangochi dont elles ont expulsé près de 20.000 mineurs illégaux. Une démarche qui passe très mal chez ces derniers qui n'ont cessé d'appeler les autorités à plus d'indulgence, dénonçant des abus des forces de l'ordre.
(Crédits : Reuters)

Après son ultimatum émis en juillet dernier intimant aux mineurs d'évacuer volontairement les sites miniers illégaux sous peine de prendre des mesures radicales, le gouvernement malawite vient de passer à l'acte. Au moins 5 sites artisanaux, disséminés dans les zones de Lilongwé et Mangochi, et exploités par les locaux et gérés par des Chinois, des Tanzaniens et des Mozambicains, ont été fermés. Plus de 20.000 mineurs y ont été également expulsés. «Nous avons publié un communiqué de presse avant le 20 août 2018. Chaque mineur clandestin exploitant la réserve forestière de Namizimu, dans la région de Namavi, et dans la région de Makanjira, dans le district de Mangochi, devait prendre congé de ces trois endroits au plus tard le 20 août sinon nous allions les évacuer de force», a confié Sangwani Phiri, le porte-parole du ministère des Richesses naturelles. «En tant que ministère, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour nous assurer que cela n'aille plus loin. (...) Le commissaire de district de Lilongwe (...) et d'autres autorités nous ont dit qu'elles devaient nous aider à lutter contre ce type de faute professionnelle», a ensuite ajouté le responsable malawite.

Depuis quelques années, le Malawi fait face à une prolifération d'activités minières «illégales» dans différentes parties du pays, où des acheteurs du Mozambique, de la Tanzanie, du Zimbabwe et de la Chine exploitent sans permis, et achètent à moindre coût. Une situation qui découle selon les médias locaux, de la vulgarisation de certains rapports non-officiels indiquant que le pays possède de riches gisements d'or, de charbon et d'uranium. Pour le gouvernement, il est plus que jamais temps de mettre fin à cette exploitation anarchique des ressources.

Une pilule très amère

Cette démarche du gouvernement est une pilule difficile à avaler pour les mineurs, d'autant plus que pour la plupart d'entre eux, l'exploitation minière est la seule source de revenu. Certains ont appelé à la clémence des autorités du pays. «Ce que nous demandons au gouvernement, si cela est possible parce que le gouvernement est pour le peuple, c'est de nous permettre de continuer l'exploitation minière de l'or», plaide une orpailleuse citée par la presse locale. «Ils viennent juste de nous empêcher d'exploiter des mines sans nous donner une alternative pour notre gagne-pain. Ils ont promis des coupons pour subventionner des engrais, mais ils veulent que nous partagions l'engrais dans des seaux parce que ce n'est pas assez. Nous pourrions l'acheter nous-mêmes si nous poursuivions l'exploitation minière», a-t-elle ajouté.

Alors que des témoins indiquent que plus de 40 mineurs et acheteurs ont été mis aux arrêts et placé en garde à vue en attendant leur procès, certains dénoncent un abus de la part des forces de l'ordre. «Nous avons été surpris le matin de voir un incendie sur le site aurifère de la Morningh et quelques minutes plus tard, nous avons vu des policiers entrer dans le village. Ils ont battu des gens et certains ont été arrêtés. L'opération m'a affectée, car ils ont arrêté mon mari et mes deux beaux-frères», a témoigné une autre orpailleuse citée par la presse locale.

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