Afrique du Sud  : Gold Fields entreprend la «mesure ultime» et supprime des centaines d'emplois à la mine South Deep

South Deep, le dernier actif sud-africain de la société Gold Fields a perdu près de 284 millions de dollars au cours de ces cinq dernières années. Face à ces pertes croissantes, Gold Fields prévoit de supprimer près de 1 560 emplois dans le cadre d'un plan de restructuration minière douloureux, selon le PDG du groupe.
Des travailleurs de la mine de Gold Fields à South Deep, en Afrique du Sud, à 45 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, le 9 mars 2017.
Des travailleurs de la mine de Gold Fields à South Deep, en Afrique du Sud, à 45 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, le 9 mars 2017. (Crédits : Reuters)

La suppression d'emplois à South Deep dans le cadre d'un plan de restructuration est une «mesure ultime», selon le PDG du groupe qui s'est confié au journal local, le Business Day. La décision de réduire les effectifs a été adoptée par le groupe après plusieurs années successives de pertes. Dans un communiqué du 14 août, la compagnie minière explique que «la mine South Deep a connu un certain nombre de défis opérationnels depuis qu'elle a été acquise en 2006 (...) South Deep est une mine complexe et unique qui a fait face à des problèmes persistants qui doivent être traités de manière globale».

Une série d'obstacles à la rentabilité

Dans le texte communiqué aux médias, la compagnie égrène un chapelet de doléances pour justifier sa décision. Parmi les raisons évoquées, la hausse des frais d'exploitation et des frais généraux et l'échec constant à atteindre les objectifs en matière d'exploitation minière et de production. La compagnie déplore aussi la complexité du site doté d'une géologie difficile à 3 km sous la surface, à laquelle s'ajoute une mauvaise fiabilité de l'équipement, une productivité affectée par de mauvaises pratiques d'entretien et de conditions d'exploitation. Ces facteurs bloquants combinés à d'autres éléments ont fait que la productivité globale des équipes a été nettement inférieure aux attentes, a précisé le groupe dans son communiqué. En dépit de plusieurs tentatives de réorganisations pour maîtriser les coûts, le groupe est resté déficitaire avec des pertes colossales. Gold Fields a investi au total près de 2,2 milliards de dollars -y compris le coût d'acquisition- depuis l'achat de la mine en 2006.

1 560 emplois menacés

Pour stopper l'hémorragie financière, la direction prévoit d'entamer des consultations conformément à l'article 189 du Code du travail pour réduire ses effectifs.

«On estime qu'environ 1 100 employés permanents pourraient être touchés par la restructuration proposée. En outre, près de 460 contractants sont susceptibles d'être impactés. South Deep emploie actuellement 3 614 employés à temps plein et 1 940 à temps partiel», annonce le groupe.

L'entreprise prévoit également de baisser ses dépenses en capital au cours des 18 prochains mois, en réduisant ses parts de plus de 12%, mais aussi de redéployer les travailleurs dans d'autres parties de la mine. Nick Holland, PDG du groupe estime qu'il s'agit d'une «mesure urgente» et inévitable.

Il fallait choisir entre cette décision et celle d'aggraver la situation et donc l'avenir de South Deep et de ses nombreux actionnaires, a affirmé en substance le PDG du groupe dans une déclaration au Business Day, avant de rappeler qu'au cours des douze dernières années, les actionnaires de South Deep n'ont reçu aucun retour sur leurs investissements.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.