Mines : la situation en Tanzanie pousse Acacia à vendre ses actifs burkinabè

Le nouveau deal entre Acacia Mining et le gouvernement tanzanien vient de pousser l’opérateur minier à initier la cession de ses participations minoritaires pour financer les 300 millions de dollars que l’entreprise doit verser à Dodoma. Pour l’heure, Acacia devrait engranger 45 millions de dollars lors du premier trimestre de 2018 suite à la vente de sa participation dans la mine burkinabé de Houndé.

Acacia Mining vient de décider de se séparer de sa participation de 2% dans le capital de la mine de Houndé au Burkina Faso. Cette cession devrait rapporter à la filiale de Barrick Gold quelque 45 millions de dollars qui seront déboursés par le canadien Sandstorm Gold. L'opération devrait être conclue au début du premier trimestre de 2018.

300 millions de dollars comme objectif

Cette vente devrait être suivie d'autres cessions de «petites» participations détenues par Acacia et servira à rassembler les fonds nécessaires au versement de 300 millions de dollars au gouvernement tanzanien. Le management du groupe minier a en effet demandé un délai de grâce à Dodoma pour s'acquitter du paiement.

Ce versement en faveur de ce pays est-africain, s'inscrit dans l'accord conclu entre l'administration Magufuli et Barrick Gold pour que la filiale de cette dernière se conforme aux changements apportés à la loi minière. Acacia qui compte 3 mines d'or en Tanzanie a essayé vainement de faire la sourde oreille aux sollicitations du gouvernement tanzanien qui cherche à rééquilibrer la récolte de bénéfices issus de l'exploitation minière.

Un bras de fer coûteux pour Barrick

Les finances de l'entreprise détenue à hauteur de 69,3% par Barrick Gold (plus important exploitant aurifère au monde) ont été malmenées par l'interdiction d'exporter du concentré d'or et de cuivre qui s'apprête à entrer dans sa seconde année. D'ailleurs les actions Acacia ont chuté de 68% au cours de cette année. Dodoma a pour rappel utilisé les grands moyens pour arriver à ses fins, en imposant dans un premier temps une facture fiscale record de 190 milliards de dollars à Acacia, puis en utilisant la carte judiciaire et policière.

Face à cette pression, Barrick Gold a dû intervenir en tant qu'actionnaire majoritaire et au passage fermé les mines de Bulyanhulu et Buzwagi. Ce bras de fer avec le gouvernement tanzanien aura également poussé le PDG et le directeur financier d'Acacia à la démission. Le nouveau deal entre Dodoma et Barrick devrait augmenter les recettes publiques issues de l'exploitation minière, mais aussi favoriser l'industrialisation du pays ou encore financer les chantiers d'infrastructures.

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