Katanga Mining dans le collimateur des autorités canadiennes

Après les Paradise Papers, Glencore doit faire face aux révélations sur sa filiale Katanga Mining. Le gendarme de la Bourse de l’Ontario vient de lancer une enquête sur des malversations ayant entouré les niveaux de production de 2014 et des versements secrets en faveur de managers et de membres de conseils d’administration de cette filiale.
Amine Ater

Le géant minier Glencore a du mal à s'extirper de la zone de turbulence où il se trouve depuis les révélations touchant la filiale congolaise de l'entreprise dans le Paradise Papers. Glencore doit maintenant faire face à un nouveau scandale qui touche Katanga Mining, un producteur de cuivre qui lui appartient également.

Trois démissions au conseil d'administration

Cette entreprise fait actuellement l'objet d'une enquête par les organismes de réglementation canadiens portant sur ses pratiques en termes de gouvernance et de comptabilité suite à la publication de ses derniers états financiers.

Un examen interne a révélé des rémunérations secrètes versées à une partie du management de Katanga Mining conjuguée à une surévaluation de la production en cuivre lors de l'exercice 2014. Les premières remontées d'information font état de l'annulation de processus de contrôle qui auraient pu mettre à jour plutôt ses malversations par des cadres supérieurs et des directeurs exécutifs.

Ces premières remontées d'informations ont rapidement poussé à la démission trois membres du conseil d'administration du géant suisse, dont le milliardaire Aristotelis Mistakidis. Cette démission représente un coup dur pour Glencore, vu que ce dernier était le troisième plus important actionnaire, et un lieutenant du chef de la direction Ivan Glasenberg. Katanga Mining est pour rappel régulièrement pointé du doigt pour ses relations avec le sulfureux milliardaire israélien Dan Gertler.

Glencore mise toujours sur sa filiale

La Commission des valeurs mobilières de l'Ontario du Canada a également mis la filiale katangaise de Glencore dans son collimateur. L'instance enquête sur l'exactitude des rapports financiers, le mode de gouvernance et la conduite des membres du management de l'entreprise. Le gendarme des marchés financiers de l'Ontario examine également les accusations de corruption qui touchent l'entreprise.

Glencore a dans la foulée annoncé la nomination de 3 nouveaux administrateurs au CA de Katanga Mining, dont son directeur financier Steven Kalmin qui devrait renforcer les contrôles au sein de la filiale cuivre de Glencore. Katanga Mining qui est cotée à Toronto est détenue à hauteur de 86% par le géant minier suisse. L'entreprise d'extraction et production de cuivre est issue, de la fusion des groupes Katanga et Nikanor, dans lequel le milliardaire israélien Gertler était également actionnaire, avant de céder ses parts dans Katanga à Glencore en février dernier.

Le géant minier est d'ailleurs en pleine modernisation des installations industrielles de Katanga Mining, avec pour objectif de faire des mines exploitées par cette filiale, les plus importants sites de production de cuivre de Glencore. Le groupe a suspendu l'exploitation minière en 2015 pour mener à bien le renforcement des installations de traitement de Katanga Mining qui devrait pousser la production de la filiale à 210.000 tonnes de cuivres et 20.000 tonnes de cobalt par an d'ici 2019.

Amine Ater

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