Mines : en construisant une nouvelle raffinerie, le Zimbabwe active son potentiel sur le platine

Dès l'année prochaine, le Zimbabwe disposera d’une raffinerie de platine pour un montant global de 200 millions de dollars. Cofinancée par l’entreprise australienne Kelltech Ltd et le gouvernement zimbabwéen, l'usine concrétisera un vieux souhait de voir les minerais de la deuxième réserve de platine en Afrique transformés localement. Une solution viable pour booster la rentabilité du secteur et l’économie du pays.
Le Zimbabwe dispose de la deuxième plus grande réserve de platine au monde et en Afrique.

L'exportation de platine brut a toujours irrité les autorités du Zimbabwe qui n'y voient pas leur compte. La pratique fait perdre, chaque année, des gains considérables à l'Etat qui ne dispose pas de raffinerie de transformation de brut. D'ailleurs en 2015, le président Robert Mugabe a imposé une taxe de 15% sur les exportations du minerai. Une politique certes dissuasive pour forcer les entreprises étrangères qui procèdent aux extractions à installer des raffineries locales, mais qui finalement a donné ses fruits.

Avec le soutien de l'entreprise australienne Kelttech Ldt, le Zimbabwe, qui détient les plus grands gisements de platine au monde après l'Afrique du Sud, va désormais disposer de sa propre raffinerie. Selon le ministre des mines zimbabwéen, Walter Chidhakwa, 30% du capital de la raffinerie seront détenus par la branche minière de l'Etat, Zimbabwe Mining Development Corporation, alors que Kelltech détiendra 49% du tour de table de la prochaine usine. Quant au solde, il reviendra à Golden Sparrow, une entreprise privée zimbabwéenne.

Le défis des IDE face à des investisseurs hésitants

Le coût global de l'usine est estimé à 200 millions de dollars et grâce à une technologie nouvelle, les coûts de production et le temps de construction de la raffinerie seront très réduits, a estimé le directeur de l'entreprise australienne auprès de Reuters. C'est une solution qui va générer un bénéfice considérable. Et l'usine, dans 18 mois et au plus tard 24, devrait normalement sortir de terre.

Cependant, cette infrastructure seule ne suffira pas pour  booster totalement la production de platine du pays. Le Zimbabwe peine à exploiter son potentiel. Les deux plus grandes sociétés minières de platine du monde, Anglo American Platinum et Impala Platinum Holdings, ont des activités chez le voisin de l'Afrique du Sud, mais la production reste encore minime : à peine 10% de la production mondiale.

En plus de cette nouvelle usine, le pays devra donc convaincre les investisseurs étrangers à s'intéresser davantage au secteur s'il veut redynamiser son économie grâce au platine. Depuis l'instauration de la loi dite «d'indigénisation», qui oblige les entreprises basées au Zimbabwe à avoir au moins 51% d'actionnaires locaux, la plupart des investisseurs étrangers hésitent encore à s'installer dans le pays.

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