Nucléaire : vers une accélération des investissements dans l’uranium en Namibie ?

Le gouvernement namibien vient de lever le moratoire de 10 ans sur les nouvelles demandes de permis d’exploration de minéraux nucléaires combustibles, confirmant ainsi son ambition de rayonnement dans le commerce d’uranium. Une décision qui ouvre la porte à une accélération des investissements étrangers.
Ristel Tchounand

L'uranium va peut-être propulser l'indicateur « investissements directs étrangers » dans les comptes de la Namibie cette année. Windhoek a levé le moratoire de 10 ans sur les nouvelles demandes de permis d'exploration de minéraux nucléaires combustibles, selon un communiqué du ministère des Mines et de l'Energie rendu public mercredi 25 janvier.

Un ouf de soulagement pour le ministre de tutelle, Obeth Kandjoze, qui a soumis cette requête il y a un an. Soutenu par la Chambre des mines de la Namibie, il estimait le moratoire contre productif, freinant de potentiels nouveaux investissements dans le secteur de l'uranium.

Dans un contexte persistant de faiblesse des cours mondiaux

Pour ce pays qui tire ses principales richesses naturelles de son sous-sol, l'uranium compte énormément (ainsi que le cuivre, l'argent et les diamants) pour l'économie nationale. Selon la World Nuclear Association, la Namibie détient les 6ème réserves mondiales d'uranium et en 2015 ce pays d'Afrique australe en était le 6ème producteur mondial en 2015, avec 2 993 tonnes d'uranium contenu.

Mais, le secteur a beaucoup pâti de la faiblesse des prix de matières premières observée ces dernières années, poussant Rössing et Langer Heinrich, deux mines importantes dans le pays, à réduire leur production en 2015. Résultat : la production de minerai d'uranium de la Namibie a chuté de 20% cette année-là.

De belles performances en vue

Malgré ce contexte cependant, les analystes s'attendent à une hausse de la production mondiale d'uranium, dictée par la croissance attendue de la demande mondiale de nouveaux réacteurs. Selon une étude du cabinet de recherche GlobalData, le monde entier devrait produire 76 493 tonnes d'ici 2020, soit une croissance annuelle de 4,3%.

Un dynamisme dans lequel le gouvernement namibien veut se tailler une belle place. Windhoek annonçait déjà les couleurs de la levée du moratoire sur les nouvelles demandes de permis d'exploration de minéraux nucléaires combustibles en octobre dernier, à la 41ème Conférence du Southern African Power Pool (regroupement de l'énergie d'Afrique australe) qui s'était tenu à Swakopmund, une ville côtière du sud-est de la Namibie. Le ministre de l'énergie, appelait les pays développés à soutenir le développement du commerce de l'uranium namibien.

La levée du moratoire devrait avoir pour conséquence d'attirer plus d'investissements étranger dans ce secteur. En attendant, le secteur bouge actuellement avec l'annonce cette semaine de la première production de la mine d'uranium de Husab (dans le désert de Namib), exploitée par la China General Nuclear Power Corporation et mise en service en octobre 2016. Estimant le potentiel de sa mine élevé, la firme chinoise entend produire 15 millions de tonnes d'uranium par an et porter le site de Husab parmi les plus performants au monde. Selon le dernier rapport de BMI Research publié en décembre, la production d'uranium devrait considérablement booster la croissance économique en 2017 et la mine de Husab devrait fortement y contribuer.

« Nous nous attendons à ce que l'uranium devienne un moteur clé des exportations namibiennes au cours des prochaines années. Nous prévoyons une croissance réelle des exportations de 7% en 2017 contre 2,1% en 2016 », a indiqué le cabinet londonien.

Ristel Tchounand

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