Agriculture : un fonds innovant pour compenser les pertes liées à une faible pluviométrie

Les agriculteurs vulnérables en Afrique viennent de recevoir un paiement d’assurance dans le cadre d'un système innovant de gestion des risques climatiques, connu sous le nom de « R4 Initiative de résilience rurale» (R4) pour compenser les pertes liées à une faible pluviométrie en Ethiopie, au Kenya, au Malawi, au Sénégal et en Zambie. Les agriculteurs qui participent au R4, lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM) et Oxfam America en 2011, recevront des paiements d'assurance, les plus importants à ce jour, totalisant 1,5 million de dollars.
Fin 2015, de fortes précipitations avaient obligé des milliers de Kényans à se déplacer de leurs fermes, les coupant ainsi de leur source d'alimentation. Au début de 2016, pendant au moins un mois, le PAM allait distribuer une assistance alimentaire à environ 83 000 personnes déplacées par les inondations affectant l’est du pays

C'est la première fois qu'une telle somme est versée à des agriculteurs en guise de paiements d'assurance. Ce mercredi 9 mai, le Programme alimentaire mondiale a annoncé qu'une enveloppe globale de 1,5 million de dollars a été versée aux agriculteurs vulnérables en Ethiopie, au Kenya, au Malawi, au Sénégal et en Zambie.

Il s'agit des petits exploitants ayant pris part à l'Initiative de résilience rurale (R4), lancée par le PAM et l'ONG Oxfam American en 2011. «Au Malawi, plus de 7 000 familles touchées par la sécheresse recevront un paiement d'assurance d'une valeur de 400 000 dollars. C'est la première fois qu'un programme d'assurance indexé sur les conditions météorologiques a généré des paiements à une si grande échelle au Malawi», a déclaré Benoit Thiry, directeur du PAM au Malawi. Les fonds devraient permettre aux bénéficiaires de compenser les pertes de récoltes liées aux conditions météorologiques.

Benoit Thiry indique que grâce à ce fonds, environ 30 000 ménages agricoles disposent désormais de moyens pour couvrir les besoins immédiats, notamment l'achat de nourriture et le paiement des frais de scolarité des enfants. Mieux, assure-t-on, certains exploitants pourraient investir dans l'achat de semences, d'engrais, ou encore démarrer de petites entreprises familiales. «L'assurance est un élément clé qui complète d'autres initiatives entreprises pour rendre les gens plus résistants aux chocs climatiques», a ajouté Benoit Thiry.

57 000 agriculteurs africains considérés comme vulnérables

D'après le PAM, ils sont au total 57 000 agriculteurs africains considérés comme vulnérables. L'initiative R4 se base sur quatre éléments «interdépendants» : l'amélioration de la gestion des ressources naturelles (réduction des risques) ; l'assurance (transfert des risques) ; la promotion des investissements, notamment un meilleur accès au microcrédit (prise de risque prudente); et l'épargne (réserves pour risque).

Soutenue par les États-Unis, la Suisse, la Flandre, le Royaume-Uni, la France, la République de Corée, le Canada et la Suède, l'initiative R4 a mobilisé depuis son lancement un total de 2,4 millions de dollars, versés aux exploitants agricoles vulnérables dans les cinq pays du Continent.

A noter qu'en tant que composante centrale du R4, l'assurance fournit aux petits exploitants une protection contre les chocs météorologiques extrêmes liés au changement climatique. Pour payer cette assurance, le PAM et Oxfam America tiennent compte de l'indice pluviométrique, mais aussi de la végétation ou les estimations de rendement afin de déterminer l'ampleur des pertes subies par les agriculteurs participants. Et dans le cas où l'indice tombe en dessous d'un seuil prédéterminé, une compensation est versée aux exploitants agricoles.

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