Cameroun  : le prix du cacao poursuit sa chute libre

Au Cameroun, le prix du kilo de cacao continue de chuter malgré une remontée à 960 francs CFA à la mi-décembre 2017. Selon les données du Système d'information des filières (SIF), le prix du cacao camerounais est passé de 1 000 Fcfa en moyenne au mois de novembre 2017 à 850 Fcfa, en décembre 2017.
A la fin de l'année dernière, le kilo du cacao coûtait 1 400 Fcfa, soit 550 francs de plus qu'aujourd'hui.

La filière du cacao camerounais devrait terminer l'année sur une mauvaise note. Selon des données communiquées par le Système d'information des filières (SIF), le prix du cacao camerounais a dégringolé ces derniers jours, passant de 1 000 Fcfa le kilo au mois de novembre dernier, à 850 Fcfa en décembre. Une véritable chute surtout au vu de l'augmentation enregistrée le 11 décembre dernier où le prix du cacao affichait 960 Fcfa le kilo.

Ce nouveau prix communiqué par le SIF correspond à une baisse de 15 Fcfa par kilo, comparé aux 875 francs du début de la campagne 2017-2018, officiellement lancée le 25 août dernier. Pour les autorités et les producteurs camerounais, il s'agit d'un «véritable cauchemar» vécu depuis le début de l'année. A cette même période, la saison dernière, le kilo du cacao coûtait 1 400 Fcfa, soit 550 francs de plus qu'aujourd'hui. «Cette situation nous donne des insomnies», avait déclaré le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana en novembre dernier, face à la situation.

Pour l'Office national du café et du cacao (ONCC), cette baisse s'explique par la surproduction (environ 380 000 tonnes, selon l'ICCO, l'instance faîtière du cacao mondial) du cacao sur le marché international qui est à son tour, à l'origine de la baisse des cours à l'international. Pour pallier les effets de cette baisse chronique, des spécialistes conseillent de miser sur une production de qualité. Pour le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), c'est une exigence en ce moment précis où elle «est présentée comme l'antidote de la baisse des prix et représente à cet égard le défi prioritaire à surmonter au cours de la campagne à venir», peut-on lire dans le rapport 2017 de l'institution sur la filière du cacao au Cameroun.

Un plan de relance qui donne priorité à la qualité

Le gouvernement camerounais compte prendre des mesures pour remédier à la chute des prix qui menace la filière locale du cacao. En effet, pour le ministre du Commerce, le cacao camerounais «doit se frayer un chemin à part sur le marché international». Pour relever le niveau de la contribution du cacao au PIB du pays, qui stagne toujours à 3%, le gouvernement a mis en place le «Plan de relance et de développement des filières cacao et café 2015-2020». Celui-ci ambitionne de porter la production cacaoyère à 600 000 tonnes. Dans cette perspective et pour accompagner les producteurs camerounais pour une production de qualité, le gouvernement a lancé le 7 novembre dernier, en partenariat avec l'Interprofession cacao-café, la construction des centres d'excellence de traitement post-récolte de cacao-café dans les bassins de production du pays.

Le ministre Mbarga Atangana a ainsi exhorté les producteurs locaux à améliorer la qualité de leur produit dans le but de pouvoir conquérir les «marchés de niches».

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