Cacao : après la baisse des cours, les intempéries freinent l'activité

Le secteur du cacao semble passer d'une crise à une autre. Après la baisse des cours et la surproduction, les cultivateurs, notamment ivoiriens, font aujourd'hui face aux intempéries et aux risques de pourrissement des cultures.
Amine Ater
En Côte d'Ivoire, la perte d'une partie des récoltes pourrait déboucher sur une atténuation de la pression sur les prix du cacao.

L'année 2017 ne semble pas réussir à la culture du cacao, notamment au Ghana et en Côte d'Ivoire. Des pays dont les économies dépendent des exportations de fèves de cacao et qui ont subi de plein fouet les contre-chocs de la baisse des cours internationaux des deux dernières années.

D'une crise à une autre

En plus d'avoir à gérer l'absence du volet transformation et les quotas de production, la Côte d'Ivoire doit maintenant faire face aux éléments naturels. En effet, les principales zones cacaoyères du pays ont enregistré un ralentissement dans la récolte et les ventes de fèves de cacao. Les pluies abondantes qui ont touché les champs font également craindre aux agriculteurs une épidémie de la maladie noire qui risque de pourrir l'ensemble de la récolte.

Les précipitations se sont concentrées dans la région de Meagui (sud-ouest), coupée du reste du pays suite aux crues qui ont touché les rivières. Les inondations ont également empêché les agriculteurs d'accéder à leurs cultures. Ces derniers ont alors été contraints d'arrêter brutalement les travaux de récolte et par ricochet les opérations de vente, sachant que même le cacao déjà récolté est également inaccessible à cause des crues.

Un mal pour un bien ?

Quand bien même les revenus des agriculteurs ivoiriens enregistreraient une baisse depuis plusieurs mois, la perte d'une partie non négligeable, voire entière de la récolte, pourrait déboucher sur une atténuation de la pression sur les prix du cacao qui ont chuté de près d'un tiers durant les douze derniers mois. Le recul de la production pourrait éviter le scénario d'une nouvelle baisse des cours qui résulterait d'une surproduction.Ce calcul reste toutefois limité au niveau des intermédiaires, exportateurs et centrales d'achats.

Du côté des agriculteurs, la peur d'un pourrissement des récoltes persiste. Selon les autorités ivoiriennes, les cultivateurs ont été surpris de l'intensité de la pluie, ce qui les a empêchés de traiter convenablement leurs champs. Ce ralentissement a également impacté le flux de cacao depuis la Côte d'Ivoire vers le Ghana, de plus en plus prisé par les cultivateurs ivoiriens à la recherche de prix plus élevés pour leur récolte.

Cette situation bénéficie également aux outsiders du marché, à savoir le Cameroun et le Nigéria qui n'ont pas été affectés par les intempéries, mais qui pâtissent encore d'un manque d'accès aux pesticides, alors que leurs Etats respectifs ne peuvent plus en fournir en grande quantité aux agriculteurs.

Amine Ater

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