Agroalimentaire : PepsiCo pousse les pions de sa croissance en Afrique subsaharienne

PepsiCo veut prendre de la vitesse après la crise sanitaire du coronavirus. Suite au feu vert du tribunal sud-africain de la concurrence pour son acquisition de Pioneer Foods, le géant américain de l’agroalimentaire revoit ses cartes pour PepsiCo SSA, sa nouvelle entité dédiée à l’Afrique subsaharienne, afin d’accélérer sa stratégie de croissance en Afrique subsaharienne.
Ristel Tchounand
(Crédits : Shutterstock)

PepsiCo désigne le patron de sa nouvelle entité dédiée à l'Afrique subsaharienne en la personne de Tertius Carstens qui officie dans l'immédiat en tant que PDG de PepsiCo SSA (Sub-Saharan Africa), basée en Afrique du Sud. Ce manager de carrière était jusque-là aux commandes de Pioneer Foods -ténor de l'agroalimentaire sud-africain, acquis par le géant américain en juillet 2019 pour 1,7 milliard de dollars. « Sa nomination est une étape majeure pour permettre l'intégration de Pioneer Foods dans PepsiCo et la réussite de l'exécution de notre stratégie de croissance en Afrique subsaharienne », a déclaré Eugene Willemsen, PDG de PepsiCo Afrique, Moyen-Orient et Asie du Sud, selon le communiqué de la firme.

La pandémie comme une source de motivation

PepsiCo SSA a justement été créée suite au rachat de Pioneer Foods. Un deal important négocié pendant deux ans et qui n'a reçu l'aval du tribunal sud-africain de la concurrence qu'en mars dernier. D'ailleurs, la nomination de Tertius Carstens constitue une révision stratégique, puisqu'Eugene Willemsen, à l'époque vice-président de l'unité en charge des franchises était annoncé à la tête de la nouvelle entité. Le choix de Carstens pourrait se justifier notamment par sa profonde connaissance du marché. Le manager sud-africain a passé 26 ans dans les rangs de Pioneer Foods à divers postes, gérant des affaires importantes dans toute l'Afrique australe et au Nigeria. Il chapeautera une équipe dédié et siégera au comité exécutif Afrique, Moyen-Orient et Asie du Sud.

Estimant que la pandémie du coronavirus a renforcé l'urgence d'une certaine réactivité et le besoin d'agilité dans la prise de décision, Tertius Carstens a fait savoir que les équipes de Pepsico Afrique subsaharienne sont « impatientes de surmonter les défis immédiats et de positionner l'entreprise pour la croissance ».

Un marché prometteur

Les pronostics de croissance de l'Afrique avant la crise, son potentiel démographique, sa population jeune et la montée en puissance de classe moyenne ont fait du Continent un marché d'avenir pour le secteur mondial de l'agroalimentaire. De l'avis de Eugène Stals, chief investment officer chez la firme de private equity Phatisa, « les arguments en faveur d'investissements dans l'agroalimentaire [...] en Afrique sont vraiment convaincants ». « Le secteur agroalimentaire africain pourrait devenir une industrie de 1 000 milliards de dollars d'ici 2030, selon la Banque mondiale. Le secteur devrait bénéficier de la combinaison des moteurs de croissance africains et mondiaux », expliquait ce financier dans une interview  avec La Tribune Afrique.

Concurrencer Coca Cola coûte que coûte ?

Sur le segment des boissons, il est évident que PepsiCo tente de rivaliser avec son éternel concurrent et compatriote Coca Cola, lequel garde tout de même une certaine longueur d'avance et trouve au Sud du Sahara ses relais de croissance à venir. « Nous avons des marchés clés que nous voulons spécifiquement cibler, à l'exemple de la Côte d'Ivoire et du Cameroun, qui recèlent des capacités de croissance extraordinaires », déclarait à Jeune Afrique en 2017 déjà Matrona Filipou, alors directrice générale Afrique de l'activité liquides non gazeux. Le groupe a bouclé son dernier deal au Nigeria en 2019 : le rachat du groupe CHI pour environ 600 millions de dollars.

Le secteur pâtit naturellement de la pandémie du coronavirus, mais la réouverture des débits de boissons dans la plupart des pays subsahariens suite au déconfinement, laisse présager un retour aux recettes. Si les Africains sont réputés pour la consommation de boissons alcoolisées, plusieurs études s'accordent pour dire que les boissons non alcoolisées prennent également du galon.

Ristel Tchounand

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