Côte d'Ivoire  : un mouvement social paralyse les activités de la minière Shiloh Manganèse

Un groupe de jeunes a manifesté ce jeudi dans le nord de la Côte d'Ivoire contre l'exploitation d'une mine de manganèse par la société indienne Shiloh Manganèse. Les manifestants réclament notamment le recrutement de jeunes des villages impactés par les activités d'exploitation de la mine.
Site d'exploitation de la mine d'or de Bonikro, située à 240 km au nord-ouest de la capitale ivoirienne, Abidjan.

C'est la grogne dans les localités environnantes du site d'exploitation de la société minière indienne Shiloh Manganèse, dans le nord de la Côte d'Ivoire. Jeudi 7 décembre, de jeunes des villages avoisinants ont manifesté contre les activités de la société et ont tenté de les paralyser en dressant des barricades sur la voie principale qui mène au site d'exploitation à Lagnonkaha. Les manifestants exigeaient «le recrutement des jeunes des villages impactés par la mine et des actions de développement des villages, notamment l'adduction d'eau potable, l'électrification, la construction de centres de santé et d'écoles primaires».

Dans une déclaration à l'AFP, les manifestants ont dénoncé les «injustices» que la société indienne aurait appliquées à leur égard. «On nous dit que les travaux de la mine n'ont pas encore bien commencé, alors que chaque jour nous voyons des camions, remplis, sortir du site pour aller au port d'Abidjan», a confié un des manifestants.

A en croire des sources officielles, les autorités préfectorales ayant opté pour le dialogue, le calme est revenu en fin de journée à l'issue d'une rencontre entre les responsables de la minière et les jeunes villageois.

Des comités locaux de développement minier

Selon les données du ministère en charge des mines, le secteur représente 5% du PIB de la Côte d'Ivoire. Prenant le pas sur les grognes sociales qui pourraient paralyser les activités sur les sites, le Code minier de 2014 prévoit la mise en place de comités locaux de développement minier (CDLM), financés chacun à hauteur de 0,5% du chiffre d'affaires d'une société minière. Pour le gouvernement, cet instrument permet d'impulser le développement à la base des communautés impactées par les exploitations.

A Kaniasso au nord-ouest du pays, par exemple, où se trouve aussi un important gisement de manganèse, ce sont les douze villages riverains de la mine, tous représentés au sein du CDLM qui pourront partager les fruits de la mise en valeur de leur sous-sol via des investissements dans des projets socio-économiques. «Le CDLM répond bien à la nécessité de prendre en compte à la fois les intérêts de l'Etat, des populations locales et des entreprises minières conformément à la vision du président de la République Alassane Ouattara», avait expliqué le ministre de l'Industrie et des mines, Jean Claude Brou, devant la population de Kaniasso. «C'est avec impatience que nous attendions la mise en place de ce comité», a confié Chantal Fanny, maire de Kaniasso, renchérissant sur l'importance du CDLM.

Le sous-sol ivoirien recèle de différents minerais, mais seul l'or est exploité industriellement. La société indienne Shiloh Manganèse doit de son côté exploitera près de 200 000 tonnes de manganèse par an pour une durée de 20 ans.

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