Tanzanie : Barrick rattrapé par la crise entre le gouvernement et Acacia Mining

L'onde de choc de la crise en Tanzanie entre le gouvernement et Acacia Mining vient de toucher de plein front le géant aurifère canadien Barrick Gold, la maison-mère de cette dernière. Le géant mondial de l’extraction d’or a enregistré une perte nette de 11 millions de dollars lors du troisième trimestre 2017, contre un bénéfice de 175 millions de dollars lors de la même période en 2016.
Amine Ater

Barrick Gold est finalement sorti perdant dans le bars de fer qui l'oppose à l'Etat tanzanien. Autre troisième trimestre, le groupe canadien a annoncé une perte nette inattendue de 11 millions de dollars contre un bénéfice net de 175 millions de dollars, lors de la même période en 2016, due à une provision fiscale liée à ses activités en Tanzanie.

Production et trésorerie impactées

Selon le groupe aurifère, cette fonte des bénéfices s'explique par l'interdiction d'exportation qui a touché Acacia, sa filiale tanzanienne, suite à un conflit entre le géant mondial de l'or et Dodoma sur des questions fiscales. Cette guerre des nerfs a entraîné une baisse de la production et des revenus de Barrick, qui a abaissé la limite supérieure de ses prévisions de productions pour 2017 à 5,5 millions d'onces contre 5,6 millions d'onces prévues initialement.

Barrick tablait ainsi sur des bénéfices nets de 186 millions pour cet exercice. Et malgré ce ralentissement, le groupe a fait savoir que l'amélioration des flux de trésorerie disponibles était plus importante que l'ajout d'onces à ses résultats de production. Le groupe a ainsi produit 1,24 million d'onces d'or, en ligne avec les nouvelles estimations de production publiées la semaine dernière.

Un accord provisoire, en attendant2018

Détenue à 64% par Barrick, Acacia Mining était au cœur d'un litige fiscal avec le gouvernement tanzanien qui a dégénéré en interdiction d'exporter l'or et le cuivre extraits par Acacia. Ce qui a conduit à une baisse de la production, poussant par la même occasion Barrick à jouer la carte du dialogue avec Dodoma. D'ailleurs, un accord provisoire a été conclu entre les deux parties la semaine dernière.

Les premières modalités de cet accord prévoient un versement de 300 millions de dollars en faveur du Trésor tanzanien, assorti d'un nouveau partage des revenus issus des activités minières d'Acacia. Barrick table sur un retour complet à la normale dans la première moitié de 2018. Reste à savoir si l'Etat tanzanien acceptera l'offre de conciliation du géant minier où est ce qu'il cherchera à décrocher plus de concessions.

Amine Ater

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