Malgré le risque d'une nouvelle crise, le Nigeria financera 15 % du projet de gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano

L’incertitude qui plane sur l’économie mondiale face à l"épidémie de maladie à coronavirus n’a pas empêché le Nigeria d’afficher son intention d’éjecter des fonds propres dans le financement du gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano. Le projet inscrit dans un vaste plan de développement de pipelines devant relier le Nigeria aux pays d’Afrique du Nord va améliorer la fourniture en électricité dans le pays.

Le Nigeria va se servir de ses fonds de garantie souverains dans le financement du gazoduc devant relier Ajaokuta-Kaduna-Kano. C'est un pipeline de 614 kilomètres de long, en cours de développement sous l'égide de la compagnie pétrolière nationale nigériane, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Le projet est lui-même une étape du projet de fourniture du gaz à l'Europe via un gazoduc Trans Sahara Gas Pipeline (TSGO) et du gazoduc Nigeria-Maroc.

Afin d'accélérer la mise en place de l'infrastructure, le président Muhammadu Buhari a approuvé la composition d'un groupe de travail sur la coordination de la réforme du secteur de l'énergie, sous la direction du vice-président Yemi Osinbajo. Objectif : repositionner le secteur de l'énergie en consolidant les efforts des gouvernements fédéraux et des États. L'information a été donnée par Zainab Ahmed, ministre nigériane des Finances, du premier pays africain producteur de pétrole (2 millions de barils par jour). Elle a précisé que le gazoduc stratégique Ajaokuta-Kaduna-Kano sera financé par la compagnie publique NNPC à hauteur de 15 %, alors que les 85 % restants seront financés par un emprunt auprès du bailleur chinois Sinosure. Le gazoduc AKK est un ouvrage d'envergure qui devrait porter la capacité de production d'électricité de ce pays de 200 millions d'habitants à 10 000 MW et améliorer considérablement l'accès à l'électricité. Le gazoduc devrait auparavant traverser les plus grandes cours d'eau et axes routiers nigérians.

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Le Nigeria va participer au financement de ce gazoduc AKK, en dépit d'un contexte économique plombé par la baisse drastique des prix du baril qui s'est négocié à 32 dollars le Brent sur les marchés ce lundi 9 mars, subissant sa plus lourde chute (-20 %), depuis la première guerre du Golfe. Le pays, premier producteur africain de pétrole avec 2 millions de barils par jour et première économie du continent, traîne encore les séquelles de la crise des matières premières de 2014, qui l'avait plongé dans la récession.

Le Nigeria à l'image de tous les pays pétroliers se prépare à une nouvelle crise, face à la montée en puissance de l'épidémie de maladie à coronavirus, dont la Chine est l'épicentre. La grippe « Cov-19 », a provoquée un ralentissement de l'économie mondiale et une baisse de la demande pétrolière, sans que les pays Opep et non Opep ne parviennent à une solution. Le Nigeria à l'image de tous les pays pétroliers se prépare à une nouvelle crise, face à la montée en puissance de l'épidémie de maladie à coronavirus, dont la Chine est l'épicentre. La grippe « Cov-19 » a provoqué un ralentissement de l'économie mondiale et une baisse de la demande pétrolière, sans que les pays producteurs ne parviennent à une solution.

C'est dans ce contexte que le sénat a donné son feu vert la semaine dernière pour un emprunt de 22,7 milliards de dollars. Une somme équivalente au 2/3 des prévisions budgétaires du pays pour l'année 2020 et qui devrait servir à financer les projets d'infrastructures, a fait savoir les équipes de Muhammadu Buhari.

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