Cameroun : la traque des employés fictifs de l’Etat démarre à la fin de ce mois

Annoncée en juillet dernier par le président Paul Biya, l’opération de comptage physique des agents de l’Etat va démarrer dans quelques jours. A travers cette initiative, les autorités camerounaises entendent rationnaliser ses dépenses, notamment le poids de sa masse salariale qui est devenu un boulet pour le trésor en ces temps de vaches maigres.

Le gouvernement camerounais va lancer, à la fin de ce mois, une nouvelle opération de comptage physique du personnel de l'Etat (Coppe). Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, l'a annoncé cette semaine à travers un communiqué dans lequel il est précisé les détails du processus qui va durer trois mois. C'est à travers les établissements bancaires que l'opération va se dérouler et dès la fin du mois d'avril, tous les agents de l'Etat ont été devront se faire identifier en présentant les différentes pièces prouvant effectivement qu'ils sont en activité et à leurs postes. L'opération qui va se dérouler sur toute l'étendue du territoire national concerne principalement les agents publics en activité «ayant perçu au moins un salaire comme tel entre janvier et mars 2018» selon le communiqué ministériel.

En plus de cette identification physique, un comité a été également mis en place pour permettre aux citoyens de dénoncer les fonctionnaires fictifs, une procédure qui pourrait également se faire à travers des messages et des mails. Pour ce faire, un numéro spécial a été mis en place de même qu'une adresse électronique destinée à cet effet. Il s'agit pour les autorités de veiller à la réussite de l'opération, une des mesures annoncées par le président Paul Biya dans le cadre de la rationalisation des dépenses de l'Etat.

Manque à gagner pour le trésor

C'est en juillet dernier que le chef de l'Etat avait en effet initié cette opération à travers une circulaire relative à la préparation du budget 2018. Paul Biya avait alors commis le gouvernement a initié le recensement général des fonctionnaires et autres agents publics. Par la même occasion, il a donné des instructions pour que les textes disciplinaires de la fonction publique soient révisés afin de mieux sanctionner les «abandons de poste, et de bien définir les délais de prescription». Des mesures qui visent les «fonctionnaires fantômes» et autres employés fictifs.

L'opération de recensement est donc une des mesures que le gouvernement entend mettre en œuvre pour rationnaliser ses dépenses surtout au regard du poids de la masse salariale dans le budget. D'autant que des fonctionnaires abandonnent souvent leurs postes tout en continuant à percevoir des rémunérations et les avantages qui vont avec de manière frauduleuse. Ce qui engendre un manque à gagner se chiffrant à plusieurs milliards pour le Trésor public alors que le pays traverse une conjoncture des plus difficiles ces dernières années, ce qui a nécessité au pays de recourir à l'assistance financière du FMI.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle opération est menée au Cameroun sans véritable succès, mais cette fois, le gouvernement semble décidé à aller jusqu'au bout afin notamment d'atténuer le poids de la conjoncture actuelle.

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