Afrique du Sud : à Davos, Cyril Ramaphosa rassure investisseurs et bailleurs de fonds

La chance semble sourire à Cyril Ramaphosa qui préside la délégation sud-africaine à Davos. Le nouvel homme fort de Pretoria dont le déplacement en Suisse a coïncidé avec le retour de la monnaie à la barre de 15 rands par dollars, qui n’avait plus été atteinte depuis 2015, a vu le Gouverneur de la Banque centrale attribuer cette embellie à son élection à la tête du parti.
Le nouvel homme fort de Pretoria, Cyril Ramaphosa a décidé de faire de Davos sa tribune pour rassurer les marchés sur l'économie sud-africaine et réitérer sa volonté de lutter contre la corruption.
Le nouvel homme fort de Pretoria, Cyril Ramaphosa a décidé de faire de Davos sa tribune pour rassurer les marchés sur l'économie sud-africaine et réitérer sa volonté de lutter contre la corruption. (Crédits : DR)

La monnaie sud-africaine vient d'atteindre la barre des 12 rands pour un dollar pour la première fois depuis mai 2015, prolongeant un renforcement de la monnaie sur les marchés internationaux depuis la mi-décembre, soutenu par le recul de la devise américaine. Ce qui porte les gains de la monnaie au cours des trois derniers mois à 15%.

La Banque centrale a choisi son camp

L'élection de Cyril Ramaphosa à la tête de l'ANC qui fait de lui le remplaçant de facto de Jacob Zuma n'est visiblement pas étrangère à cette embellie du rand. « La nomination d'un nouveau dirigeant du parti au pouvoir a levé l'incertitude politique qui a contribué à la dépréciation de la monnaie rand et a été bien accueillie par les investisseurs » a précisé Lestja Kganyago, Gouverneur de la Banque centrale en marge du Forum économique mondial de Davos.

« La dépréciation du rand l'année dernière était exagérée parce qu'il y'avait tellement d'incertitudes politiques. Les indicateurs à haute fréquence en Afrique du Sud montrent que l'économie sud-africaine fait preuve d'une résurgence. Pendant longtemps, nous avions précisé que le taux de change est sensible à l'incertitude politique. Cette incertitude est levée », a expliqué le Gouverneur de la Banque centrale.

Pour Kganyago, les récentes pressions judiciaires et parlementaires sur le chef d'Etat en fin de mandat pourraient également éviter de nouvelles dégradations de notation de la dette et éloigner le risque d'une exclusion de la dette libellée en rand de l'Indice World Government Bond.

Les marchés semblent séduit

Cette euphorie à l'internationale pour l'élection de Ramaphosa à la tête de l'ANC ne semble pas étrangère à la position de chef de la délégation sud-africaine à Davos, sous la casquette de vice-président de la République, alors que cette mission est généralement remplie par le chef d'Etat. Cet enthousiasme pour le nouvel homme fort de Pretoria a été renforcé par sa réunion avec Christine Lagarde, directrice du FMI, où cette dernière aurait « convenu que les défis structurels de longue date continuent de peser sur la croissance en Afrique du Sud et que des réformes audacieuses et opportunes sont nécessaires pour créer des emplois et réduire les inégalités ».

Le chef de l'ANC a de son côté profité de la tribune offerte par le Forum de Davos pour rassurer les bailleurs de fonds internationaux sur la volonté du gouvernement à lutter contre la corruption « devenue omniprésente » et qu'il veillera à la reddition des comptes.

« Les rouages du changement sont en train de bouger et ils vont commencer à accélérer. Nettoyer va être une tâche gigantesque, mais nous devons commencer quelque part. Les discussions que j'ai eues avec les investisseurs ont été très positives, leur niveau de confiance augmente. Ils peuvent voir que nous prenons très au sérieux la corruption », a précisé Ramaphosa dans une interview à Bloomberg, en marge du Forum de Davos.

Questionné sur la possibilité d'un départ anticipé de Jacob Zuma, Ramaphosa a coupé la poire en deux. « Nous avons considéré qu'il s'agissait d'une question très, très difficile. Nous avons décidé que nous allons gérer cette transition très attentivement. Ce que nous ne voulons pas voir, c'est qu'il est traité avec irrespect. Nous allons gérer cette transition de telle manière à ne pas diviser la nation », a expliqué le patron de l'ANC.

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