Zimbabwe : Mnangagwa prépare la cession de huit entreprises publiques

Le nouveau régime au Zimbabwe vient d’annoncer l’ouverture de capital de huit entreprises publiques, notamment la compagnie aérienne et l’opérateur de fourniture d'électricité dans le pays. L’objectif pour l’administration Mnangagwa est de résorber le déficit budgétaire qui a dépassé un milliard de dollars en 2017.
Avec cette décision de privatisation, l'Etat zimbabwéen pourrait se désengager totalement du tour de table de certaines entreprises publiques.
Avec cette décision de privatisation, l'Etat zimbabwéen pourrait se désengager totalement du tour de table de certaines entreprises publiques. (Crédits : Reuters)

Le président Emmerson Mnangagwa en poste depuis deux mois semble pressé de tenir ses promesses d'alléger les dépenses budgétaires et de revitaliser l'économie qui s'est effondrée au début des années 2000. Preuve en est l'appel d'offres concernant l'ouverture du capital de huit entreprises publiques déficitaires, notamment les compagnies aérienne et d'électricité.

Résorber le déficit

Cette décision viserait à combler le déficit budgétaire croissant, selon le ministère des Finances. Le déficit budgétaire du Zimbabwe a atteint 1,82 milliard de dollars, soit 11,2% du PIB en 2017, alors que l'objectif initial du gouvernement était de maîtriser ce dernier à 400 millions de dollars. Malgré les engagements répétés des autorités lors des quatre dernières années, le Zimbabwe n'a pas réussi à réduire son déficit, principalement en raison des dépenses dédiées aux salaires des fonctionnaires qui représentaient 90% du budget 2016.

«Nous diluerons notre participation dans ces entités et notre participation pourrait atteindre 0% dans certaines entités», a précisé à la presse locale Terence Mukupe, vice-ministre des Finances. En tout, le Zimbabwe possède en partie ou en totalité 92 entreprises, dont la plupart enregistrent des pertes depuis des années, en raison de problèmes de gestion, de hausse des coûts d'exploitation et d'équipements désuets. En 2016, 38 de ces structures ont subi des pertes totales s'élevant à 270 millions de dollars.

Le mouvement s'étend aux banques et aux assurances

Air Zimbabwe, la compagnie aérienne nationale qui n'exploite que quatre appareils, doit gérer une ardoise de plus de 300 millions de dollars. L'opérateur ferroviaire national, Railways of Zimbabwe, a de son côté reçu récemment une recapitalisation de 400 millions de dollars de la part de son homologue sud-africain Transnet. Et depuis 2000, la compagnie d'électricité, Zesa Holdings, a du mal  à produire suffisamment d'électricité pour répondre à la demande.  En 2016, Zesa a subi 224 millions de dollars de pertes en raison de la hausse des coûts d'importation d'électricité et de vente d'énergie à bas prix.

Le gouvernement Mnangagwa compte par ailleurs céder ses participations dans des établissements bancaires, notamment ZB Holdings et Agribank, ou encore dans la compagnie d'assurances Zimre Holdings qui exerce ses activités dans plusieurs pays de la région. Cette annonce s'inscrit dans la voie de rupture avec la politique économique pratiquée sous l'ancien régime.

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Commentaire 1
à écrit le 05/01/2018 à 1:38
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Wait and see ... Mais j'ai toujours des craintes quand je vois l'empressement de certains dirigeants pour brader les entreprises publiques. Mais ne faisons pas de procès d'intention attendons de voir.

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