Mines : une entreprise russe pour industrialiser l'exploitation aurifère du Burundi

Acculé par les sanctions économiques et financières internationales, l’Etat Burundais opte pour une entreprise russe pour lancer, pour la première fois de son histoire, l’exploitation industrielle de ses mines d’or.

C'est une première. Ce mardi, 31 octobre, le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a lancé l'exploitation industrielle d'un gisement d'or situé à l'Ouest du pays. Le périmètre aurifère se trouve dans la commune de Mabayi, dans la province de Cibitoke, une province frontalière avec l'est de la République Démocratique du Congo ( RDC).

L'exploitation aurifère est assurée par la société russe Tanganyika Gold. La société, selon l'agence Xinhua, avait introduit en février 2017 une requête pour l'exploitation de ce gisement. Elle a été finalement agréée en septembre dernier par les autorités minières burundaises après plusieurs années de recherche, indique la même source.

Pour Bujumbura c'est un double avantage. Les autorités minières burundaises estiment qu'étant donné que c'est la première mine d'or à entrer en exploitation industrielle dans le pays, le Burundi pourra en tirer des « dividendes importants ». Une excellente nouvelle pour l'un des pays les plus pauvres au monde. Plongé dans une crise politique depuis 2015 et lâché par son principal bailleur de fonds, l'Union européenne, le Burundi qui dépendait à plus de 50% de l'aide extérieure, voit aujourd'hui son économie s'effondrer.

Mettre un terme à l'exploitation artisanale?

Pour rappel, l'UE accuse le président Pierre Nkurunziza (et certains de ses proches), réélu en 2016 à la tête du pays après une troisième candidature jugée contraire à la Constitution par l'opposition et la société civile, de violer les droits de l'Homme.

L'autre avantage, c'est que Bujumbura, qui souhaite réduire au maximum l'exploitation illégale de ses minerais, va pouvoir mieux organiser le secteur extractif. Jusque-là, l'or Burundais était exploité de manière artisanale. Une véritable perte pour l'économie du pays dans la mesure où l'exploitation minière artisanale et à petite échelle est caractérisée par une faible productivité sans parler de la sécurité des mineurs et des impacts sur l'environnement.

Mais aujourd'hui avec l'arrivée des russes, le petit pays, à cheval entre l'Afrique centrale et l'Afrique de l'est et qui regorge d'importants gisements de minerais notamment de nickel, de vanadium, de phosphates, de tourbe, de calcaire ou encore de l'or, veut faire de son secteur minier, le tremplin de son développement.

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