L'Ethiopie dévalue sa monnaie pour relancer ses exportations

Les autorités éthiopiennes ont annoncé la dévaluation de 15% de la monnaie locale, le Birr, à partir de ce mercredi 11 octobre 2017. Cette mesure serait justifiée par la nécessité de relancer les exportations du pays, de manière à répondre aux attentes du Trésor éthiopien en termes de recettes.
Les responsables de la banque centrale d'Ethiopie assurent que cette dévaluation ne causera pas une pression liée à l'inflation et donc n'affectera pas le pouvoir d'achat des populations.

Le Birr, la monnaie de l'Ethiopie, perd 15% de sa valeur. Il s'agit de la plus grande dévaluation de la monnaie nationale décidée ces sept dernières années. La National Bank of Ethiopia (NBE), la banque centrale éthiopienne, a expliqué que cette manœuvre permettra de lutter efficacement contre la crise de devises étrangères que connaît le pays. D'après le numéro 2 de la NBE, Yohannes Ayalew, cette dévaluation n'aura que des conséquences positives sur l'économie.

«Cette dévaluation ne causera pas une pression liée à l'inflation et n'aura pas d'impact négatif sur les importations, puisque le retour sur investissement est à un niveau très important dans notre pays», a déclaré le responsable bancaire.

D'après les sources officielles, l'objectif des autorités derrière cette décision est d'abord de relancer les exportations éthiopiennes qui connaissent un coup de mou ces derniers temps. Elles ont atteint les 2,9 milliards de dollars au cours de l'exercice 2016-2017, arrivé à terme le 8 juillet dernier. Une performance insuffisante pour le pays qui s'attend à des revenus supérieurs à 4 milliards de dollars.

Parallèlement à cette mesure de dévaluation, la NBE a également décidé d'augmenter son taux d'intérêt des dépôts dans les banques de 5% à 7 % dans le cadre du plan d'incitation à l'épargne lancé par le gouvernement. Des mesures qui étaient jusqu'à récemment peu envisageables par l'Exécutif éthiopien.

Une recommandation du FMI

Cette dévaluation du Birr devrait permettre à l'Ethiopie de se conformer aux recommandations du FMI. Dans un rapport datant d'un peu plus d'un an, l'institution de Bretton Woods avait suggéré une dévaluation d'au moins 20%. Une idée qu'avait réfutée le gouvernement éthiopien sur le court terme. Pour le FMI, il s'agissait de la solution la plus appropriée pour faire face à la hausse grandissante des volumes d'argent échangés sur le marché parallèle.

Les deux institutions avaient aussi indiqué qu'au taux d'alors qui était de 23 Birr pour 1 dollar, il y avait un risque de distorsion et des déséquilibres dans la balance de paiements du pays.

De leur côté, les autorités gouvernementales avaient émis des réserves. D'après l'Exécutif, même si cette manœuvre permettrait certainement de relancer les revenus des exportations, de réduire le déficit commercial pris en monnaie locale et d'amortir la pression des taux d'intérêts sur les emprunts locaux, il y a avait aussi un risque important d'une flambée des prix sur les marchés.

Une appréhension quelque peu justifiée puisque les importations représentent une part importante des biens de première nécessité pour les 80 millions d'Ethiopiens.

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