En 2023, la croissance mondiale tombera à 1,7 %

En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s'établir à 3,6 %, avant de grimper à 3,9 % en 2024.
(Crédits : Reuters)

Les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale n'augurent rien de bon pour les deux prochaines années : " La croissance marque fortement le pas sous l'effet de l'inflation, de la hausse des taux d'intérêt, de la diminution des investissements et des perturbations causées par l'invasion de l'Ukraine par la Russie ".

En 2023, la croissance de l'économie mondiale devrait s'établir à 1,7 %, puis à 2,7 % en 2024. " Compte tenu de la précarité de la situation économique, toute nouvelle évolution défavorable - comme une inflation plus élevée que prévu, une hausse brutale des taux d'intérêt pour la contenir, une résurgence de la pandémie de COVID-19 ou une escalade des tensions géopolitiques -  pourrait faire entrer l'économie mondiale en récession. Ce serait la première fois en plus de 80 ans que deux récessions mondiales se produiraient au cours de la même décennie ", avertissent les analystes de la Banque mondiale

Pour les économies avancées, la croissance devrait chuter de 2,5 % en 2022 à 0,5 % en 2023. Ces deux dernières décennies, des ralentissements de cette ampleur étaient annonciateurs d'une récession mondiale. Aux États-Unis, la croissance devrait tomber à 0,5 % en 2023 ; ce taux, inférieur de 1,9 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes, constituera la plus faible performance enregistrée par ce pays depuis 1970, en dehors des épisodes officiels de récession.

En 2023, la croissance de la zone euro devrait être nulle, ce qui correspond à une révision à la baisse de 1,9 point de pourcentage. La Chine quant à elle devrait enregistrer une progression de 4,3 % en 2023, soit 0,9 point de moins que les prévisions précédentes.

Pour les économies émergentes et les pays en développement - exceptée la Chine -, la devrait ralentir de 3,8 % en 2022 à 2,7 % en 2023, en raison d'une demande extérieure nettement plus faible conjuguée à une forte inflation, des dépréciations monétaires, un resserrement des conditions de financement et d'autres difficultés intérieures.

3,6 % de croissance pour l'Afrique subsaharienne

En Afrique subsaharienne, la croissance devrait remonter en 2023 pour s'établir à 3,6 % (soit une révision à la baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions de juin), avant de grimper à 3,9 % en 2024.

Enfin, pour les économies de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), la croissance devrait ralentir à 3,5 % en 2023 et à 2,7 % en 2024. " Cette baisse est principalement due à l'essoufflement du rebond dans les pays exportateurs nets de pétrole, où la croissance devrait tomber à 3,3 % et 2,3 % en 2023 et 2024, respectivement, contre 6,1 % en 2022 ", analysent les experts de la Banque mondiale.

Dans les pays importateurs nets de pétrole de la région, la croissance devrait rester stable en 2023-2024, à un peu plus de 4 % par an. L'activité en Égypte, tout en continuant à bénéficier des réformes antérieures, devrait ralentir à 4,5 % au cours de l'exercice 2022-2023 (juillet 2022-juin 2023), car l'inflation élevée érode  les salaires réels, ce qui pèse sur la consommation intérieure. Une moindre hausse de la demande extérieure devrait également freiner l'activité dans les secteurs de la fabrication et du tourisme.

Au Maroc, autre pays de la région nord-africaine, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,5 % en 2023 (soit un taux inférieur aux projections précédentes) et 3,7 % en 2024, le secteur agricole se remettant progressivement de la sécheresse de l'année dernière. Les dépenses publiques devraient compenser en partie la faiblesse de la  consommation des ménages due à l'inflation élevée.

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