Somalie : malgré la conjoncture, le gouvernement parvient à dégager un excédent budgétaire

En dépit du ralentissement que connait son économie depuis quelques années, la Somalie a pu enregistrer, en 2017, un excédent budgétaire, révèlent les estimations que vient de rendre public le FMI. La somme est certes faible mais pour un pays qui peine à mettre fin au long cycle d’instabilité politique et sécuritaire et qui fait face à une mauvaise campagne agricole, c’est le résultat d’une politique économique qui commence à porter ses fruits. Sauf que cette fois, l’hirondelle ne fait pas encore le printemps.

Le fait est assez rare pour être souligné, pour une fois que la Somalie fait l'actualité non pas pour des attentats ou une crise humanitaire mais pour l'économie. « Malgré une grave sécheresse et des attaques terroristes sporadiques, la Somalie a évité un important ralentissement économique en 2017 avec le soutien de la communauté nationale et internationale », a constaté le FMI qui vient d'achever le premier examen de son programme dans le pays.

Le pays qui connait depuis des années un ralentissement de son économie engendrée par de nombreux chocs exogènes et endogènes, a pu réaliser un excédent budgétaire selon les estimations portant sur les résultats de 2017. A fin septembre d'abord, souligne la même source, un léger excédent budgétaire a été enregistré selon le FMI qui reconnait toutefois que les recettes intérieures n'ont pas atteint l'objectif du programme convenu entre les deux pays. L'excédent, qui s'est élevé à 3,8 millions de dollars, s'expliquerait en partie par un rythme d'exécution budgétaire plus lent que prévu. A fin décembre, les estimations préliminaires ont fait ressortir que la mise en œuvre de mesures fiscales vigoureuses et de dons bilatéraux plus élevés que prévu, a permis de dégager un excédent budgétaire d'environ 1,8 million de dollars. Les recettes intérieures auraient également atteint l'objectif du programme a poursuivit le Fonds à l'issue des consultations qu'il a mené avec les autorités du pays.

« La Somalie a été confrontée à une grave sécheresse et à des attaques terroristes sporadiques. Ces développements ont nui à l'activité économique, en particulier dans le nord du pays et dans les zones rurales, et ont eu un impact temporaire sur les efforts de recouvrement des impôts par le gouvernement fédéral. Cependant, les autorités ont relevé ces défis et, grâce à un soutien communautaire national et international soutenu, le pays a évité une grave crise humanitaire et un ralentissement économique important ». FMI

De bons résultats économiques dans une conjoncture des plus difficiles qui ont satisfait visiblement le Conseil d'administration du FMI même s'ils sont loin de symboliser l'hirondelle qui fait le printemps : "L'activité économique a de manière générale ralenti en 2017 en raison notamment de la sécheresse qui a frappé le pays depuis la fin de l'année 2016 et qui a connu un début d'atténuation, mais l'impact a été déjà considérable, en particulier dans les zones reculées". La croissance du PIB devrait selon les estimations du FMI, rester modérée à 1,8% en 2017, contre 2,2% en 2016. Par ailleurs, la hausse des prix des produits alimentaires ont fait grimper l'inflation à 5,2% contre une moyenne annuelle de 4%.

Stratégie de relance

Le fait important dans cette dynamique qui prend forme, c'est que malgré le contexte difficile, « les autorités somaliennes restent déterminées à réformer la mise en œuvre de leur programme de relance économique convenu avec le FMI". Le 21 juin dernier, la direction du Fonds a en effet approuvé un deuxième programme de 12 mois couvrant la période de mai 2017 à avril 2018, au titre de la Stratégie de surveillance locale (PSM) cette décision a été prise à la suite de la réussite de la première SMP de la Somalie, « un programme conçu pour aider les efforts de reconstruction économique et aider le pays à établir des stratégies de mise en œuvre de politiques et de réformes ». Le programme SPM est un programme d'assistance technique sans contrepartie financière pour l'heure. « Nous sommes encouragés par l'engagement des autorités et le rythme des réformes visant à rétablir les principales institutions économiques et financières, et nous saluons leurs efforts pour maintenir le programme de réformes difficiles sur les rails », ont d'ailleurs souligné les membres du conseil d'administration du fonds lors de leur dernière réunion en fin de semaine.

Le FMI annonce qu'il aidera également la Somalie à alléger sa dette au titre de l'Initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE) dès que le cadre des procédures PPTE sera conclu. Le processus PPTE est conçu pour aider les pays à éviter de retomber dans les arriérés tout en les mettant sur la voie d'une dette durable et de la réduction de la pauvreté afin notamment de permettre aux autorités somaliennes de normaliser leurs relations avec la communauté internationale et d'élaborer des plans de réformes économiques. Le programme du FMI permet donc au pays de continuer à bénéficier de l'aide des bailleurs de fonds avec la garantie que lui offre l'accord avec l'institution de Bretton Woods.

Selon le FMI,  les autorités somaliennes se sont engagés à poursuivre l'amélioration du cadre budgétaire notamment en matière de recouvrement des recettes. Le gouvernement du président Farmajo a déjà pris des mesures pour réformer la monnaie nationale et développer le secteur financier. « Les autorités font également des efforts pour remédier aux insuffisances notables dans la production des données économiques et s'efforcent d'élaborer des programmes sociaux cohérents et de lutte contre la corruption » a relevé le FMI.

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