La Banque mondiale confirme le rythme de croissance modeste du Mozambique

Dans sa Mise à jour économique du Mozambique, la Banque mondiale a indiqué que la croissance économique du pays est aujourd'hui dans une phase d’essoufflement. Une situation engendrée par le ralentissement de l'activité dans les principaux secteurs économiques, dont celui des manufactures.
Au Mozambique, les PME ont été plus impactées par les effets du ralentissement de l'économie. Ici, un chantier de construction d'un nouveau pont dans la capitale Maputo, en avril 2016.

La Banque mondiale vient de confirmer le ralentissement de l'économie mozambicaine qui selon l'institution est entrée dans une phase de croissance modeste. Dans la Mise à jour économique du Mozambique (MEU), la seconde de cette année, l'institution de Bretton Woods a indiqué que cette tendance vient mettre fin à plusieurs années de croissance rapide. «L'évolution de la situation au cours du second trimestre de 2017 montre que le ralentissement des résultats économiques du Mozambique est en train de se confirmer et qu'il fait passer cette économie dont la croissance était jadis rapide à un rythme de croissance plus modeste», souligne le rapport en indiquant qu'entre 2011 et 2015, la croissance moyenne du produit national brut (PNB) du pays était de 7%, alors que cette année elle a chuté à 3,1%, nonobstant une augmentation considérable des exportations de charbon et d'aluminium.

Selon la Banque mondiale, cette situation s'explique par le ralentissement de l'activité dans certains secteurs porteurs comme celui des manufactures. «En dépit de l'augmentation des exportations de charbon et d'aluminium, les petites et moyennes entreprises ont souffert du ralentissement de l'activité, en particulier dans le secteur manufacturier, qui a reculé pour la première fois depuis 1994», rapporte la Banque dans sa Mise à jour, alors que Maputo pourrait remédier à cette situation.

En effet, dans son rapport, l'institution de Bretton Woods recommande au pays de redoubler d'efforts pour apporter un soutien aux PME et renforcer la diversification des activités économiques, en allant au-delà de l'extraction afin d'atteindre la croissance attendue. «Des perspectives semblent désormais se dessiner pour assouplir la politique monétaire, alors que l'inflation continue de baisser, ce qui améliorerait l'accès du secteur privé à l'investissement. Ceci exige une politique budgétaire plus rigoureuse et des niveaux d'endettement plus viables», ajoute le rapport.

Un niveau d'endettement insoutenable

En début de cette année, le gouvernement mozambicain avait indiqué que l'Etat ne pouvait s'acquitter des 60 millions de dollars d'intérêts d'un emprunt souverain, sur fond de crise économique et de gel de l'aide budgétaire internationale pour cause de dettes cachées. «Le ministère de l'Economie et des finances du Mozambique souhaite informer les détenteurs des 726,5 millions de dollars de titres émis par la République, que le paiement d'intérêts d'une valeur de 59,7 millions de dollars, dus le 18 janvier, ne sera pas honoré», avait indiqué un communiqué officiel.

Selon ce document, l'Etat mozambicain avait alerté en octobre 2016 ses créanciers de la «détérioration de la situation macroéconomique et fiscale» du Mozambique qui affecte ses finances publiques. «La capacité de remboursement de dette du Mozambique qui en résulte est donc extrêmement limitée en 2017 et ne lui permet pas de payer les intérêts des titres», ajoute le communiqué.

Notons que le ministère mozambicain de l'Economie et des finances a également précisé que le taux d'endettement du pays devrait atteindre 130% du PIB en 2016, contre 86% en 2015.

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