Gabon : le FMI décaisse 101 millions de dollars mais rabaisse sa prévision de croissance pour 2017

Le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le jeudi 21 décembre, un nouveau décaissement de 101,1 millions de dollars au profit du Gabon dans cadre de l’accord élargi de crédit conclu en juin dernier entre les deux parties. A l’issue de la première revue du programme, le fonds a noté que le pays a enregistré des progrès dans le cadre de l’atteinte des objectifs convenus même si des retards ont été accusés sur certains critères. Toutefois, la situation économique reste toujours délicate et les prévisions de croissance pour 2017 ont été revues à la baisse par le FMI en attendant un rebond en 2018.
Le FMI, dirigé par Christine Lagarde, recommande des réformes pour améliorer le suivi des dépenses liées aux programmes sociaux, afin de veiller à ce que le poids du rééquilibrage budgétaire ne repose pas de manière disproportionnée sur les couches de population les plus vulnérables dans le pays d'Ali Bongo.

Le Gabon peut de nouveau passer à la caisse du FMI. Le Conseil d'administration du Fonds a en effet approuvé ce 21 décembre, un décaissement de 101,1 millions de dollars à l'issue de la première revue du programme économique appuyé par l'accord triennal conclu en juin dernier au titre du mécanisme élargi de crédit.

Avec ce nouveau décaissement, le total des montants décaissés en faveur du Gabon s'élève à quelques 202,3 millions de dollars sur les 642 millions de dollars convenu entre les deux parties pour l'ensemble du programme de réformes que devrait mettre en œuvre le pays en contrepartie du crédit du Fonds.

Frappé de pleins fouets par la crise née de la baisse des cours de l'or noir, les autorités gabonaises ont dû solliciter l'assistance du FMI pour mettre en œuvre une stratégie de relance économique qui vise à assurer d'abord la stabilité macroéconomique et ensuite à jeter les bases d'une croissance durable. Parallèlement, le programme a pour objectif de veiller à la viabilité de la dette au niveau national et de contribuer à rétablir et préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).

« Les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisants. Bien que situation économique demeure délicate, certains signes laissent entrevoir un retournement de la tendance descendante » a estimé dans un communiqué, Tao Zhang, directeur général adjoint et résident par intérim du conseil d'administration. Toutefois, lors de cette première revue, la demande des autorités en faveur d'une dérogation pour non-observation du critère de réalisation continu relatif au plafond pour l'accumulation de nouveaux arriérés extérieurs de paiement par l'administration centrale.

Taux de croissance revu à la baisse pour 2017

La situation économique du Gabon reste toujours délicate selon le FMI qui a souligné qu'en 2017, la production pétrolière sera vraisemblablement inférieure aux prévisions. D'où une légère révision à la baisse du taux de croissance projeté qui passe de 1 % à 0,8 %. Cependant, l'activité dans les autres secteurs de l'économie se stabilise et selon les nouvelles prévisions, la croissance devrait connaître un rebond en 2018 grâce au redressement des cours du pétrole, à la vigueur des autres matières premières et au renforcement de la confiance du secteur privé.

« L'assainissement budgétaire appuie l'ajustement extérieur et contribue à maîtriser l'endettement public, mais il est nécessaire de réduire davantage le déficit pour placer la dette sur une trajectoire résolument descendante et pour commencer à épargner une partie des recettes pétrolières du pays afin de renforcer la résilience face aux chocs. Des marges de manœuvre plus amples permettraient en outre d'atténuer les considérables risques qui pèsent à court terme sur le plan de redressement économique du Gabon, dont ceux liés à la volatilité des recettes pétrolières ».

A titre de recommandation, le FMI a conseillé aux autorités de s'employer à mobiliser les recettes non pétrolières, qui ont chuté à des niveaux historiquement bas. « Le repli s'explique certes en partie par les retombées négatives du choc pétrolier et des mouvements de grève des agents des impôts, mais les autorités ont besoin d'accélérer les réformes pour réduire le recours excessif aux exonérations fiscales ad hoc, et corriger les faiblesses de l'administration fiscalo-douanière » a fait cas le FMI. De même, le gouvernement devrait également viser à renforcer la gestion des finances à travers des mesures visant à renforcer la gestion de trésorerie à court terme et la prévision des liquidités, « en particulier pour éviter toute nouvelle accumulation d'arriérés qui risqueraient d'ébranler la confiance dans la reprise économique ».

Dans la même lancée, le Fonds a plaidé pour des réformes pour améliorer le suivi des dépenses liées aux programmes sociaux essentiels, afin de veiller à ce que le poids du rééquilibrage budgétaire ne repose pas de manière disproportionnée sur les couches de population les plus vulnérables. « Pour poursuivre la diversification de l'économie, il faudra un secteur financier capable d'accompagner ce processus. Des mesures énergiques doivent être prises pour mener à terme la résolution des trois banques publiques en difficulté, tout en réduisant dans toute la mesure du possible les coûts budgétaires » poursuit le communiqué dans lequel les autorités ont été par ailleurs appelées à « communiquer clairement leur intention d'apurer de manière graduelle les arriérés intérieurs, ce qui contribuera à inverser la progression des créances improductives et favorisera la croissance du crédit au secteur privé ».

Les autres mesures destinées à doper la croissance à moyen terme devraient se centrer sur le climat des affaires et la qualité et diffusion des statistiques économiques a conclut le FMI avant de rappeler que le programme repose sur la mise en œuvre, par les institutions régionales, « de politiques et réformes d'accompagnement, dont le durcissement de la politique monétaire, l'élimination des avances statutaires, une réglementation et supervision avisées du secteur bancaire, et des contrôles stricts dans l'octroi de crédit aux banques».

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