Egypte : l’inflation recule, mais provisoirement

L’économie égyptienne vient d’enregistrer une baisse de l’inflation en août dernier et un ralentissement de la hausse des prix. Des scores qui viennent près d’un mois après la hausse du prix du carburant et des services publics.
Amine Ater
L'inflation semble se contractée en Egypte, alors que les opérateurs économiques redoutent un contrecoup dans les mois à venir.

La Banque centrale égyptienne vient d'annoncer un ralentissement de l'inflation en août dernier. Selon l'institution, le taux annuel d'inflation relatif aux zones urbaines est passé de 33% en juillet dernier, contre 33% en août dernier, alors que les prix à la consommation ont baissé de 3,2% en juillet à 1,1% en août, soit un mois après la hausse des prix du carburant et des services publics.

Une accalmie passagère ?

L'amélioration enregistrée est toutefois tempérée par les opérateurs locaux qui justifient cette situation par le fait que les entreprises n'ont toujours pas répercuté la hausse réelle des coûts sur les consommateurs, de peur de nuire à la demande sur leurs produits et services. Pour la banque d'investissement Arqaam Capital, «l'inflation devrait se maintenir au-dessus de la barre des 30% lors des 2 prochains mois avant de tomber sous la fourchette des 20% à 25% en novembre».

La Banque centrale nuance de son côté ces projections et table sur une légère accélération de l'inflation lors du troisième trimestre 2017, et prévoit une baisse continue de l'inflation qui devrait s'établir à quelque 13% à la fin de 2018 (l'institution prévoit une marge d'erreur de 3%). L'Egypte connaît, la plus importante hausse des prix à la consommation de ses dernières décennies, suite à l'abandon de la plupart des contrôles monétaires en novembre dernier.

L'austérité, un gage aux investisseurs

Les décisions entreprises par les autorités du pays et qui interviennent dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'aide du FMI, notamment la réduction des subventions publiques, ont permis à la Banque centrale de remettre à flot ses réserves en devises et à encourager les investisseurs à injecter des milliards de dollars dans la dette égyptienne et en devises libellées en dollars.

Confronté à un climat social délétère causé par l'effondrement du pouvoir d'achat des Egyptiens, Le Caire table sur le dédoublement en cours du canal de Suez, la réorganisation de l'exploitation du gaz naturel et le renforcement du rôle économique de l'armée pour redresser son économie et éloigner le risque de pénurie qui menace les produits de première nécessité.

Amine Ater

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