Nigeria : le FMI (beaucoup) plus pessimiste que le gouvernement

L'économie nigériane est affiche des signes de reprise. Mais à quelle rythme ? Le gouvernement s'attend à une croissance de 2,2% alors que le FMI, lui, table sur seulement 0,8%. Un écart important entre les deux prévisions qui soulève des questions sur la construction du budget du Nigeria.

Quels sont les perspectives de croissance pour le Nigeria pour cette année? La réponse à cette question divise la première économie du continent et le Fonds monétaire international (FMI). Les prévisions du gouvernement, rendues publiques ce jeudi 3 août, dans un document définissant la stratégie fiscale du pays à moyen terme et dont la publication s'inscrit dans les préparatifs du budget de l'année 2018, tablent sur une croissance de 2,2%. Ainsi, malgré que la reprise des prix du pétrole n'avance qu'à petits pas, Abuja prévoit de passer d'une décroissance à 1,5% en 2016 à 2,2 % cette année puis 4,8% en 2018 et 4,5% en 2019, avant d'atteindre 7% en 2020.

Beaucoup moins optimiste, le FMI ne table que sur une croissance de 0,8%, en avertissant que les menaces à la reprise restaient élevées et que l'économie ne se développerait pas suffisamment pour réduire le chômage et la pauvreté. L'institution présidée par Christine Lagarde conseille d'ailleurs le gouvernement fédéral de poursuivre sa politique d'assainissement budgétaire grâce à des revenus non pétroliers plus élevés, afin d'assurer la stabilité de la croissance.

Depuis 2016, l'économie nigériane tourne au ralenti à cause de la chute des prix et de la productivité du pétrole. Résultat : les caisses de l'Etat se vident ainsi que les réserves de devises. La consommation et la production se tassent, l'importation d'intrants étant lourdement impactée par la chute du naira. Mais depuis le début de l'année, les cours du pétrole commencent à se raffermir. Le gouvernement a trouvé une solution pacifique avec les militants du Delta du Niger qui attaquent les exploitations pétrolières et le pays commence donc à souffler, relativement. Au premier trimestre de l'année, l'économie s'est contractée de 0,5 %, la baisse la moins importante depuis cinq trimestres.

"Il faut baisser la facture"

Mais ce qui inquiète le FMI le plus, ce sont les dépenses du pays. Le Nigeria prévoit des dépenses record de 7,94 trillions (mille milliards) de nairas, soit l'équivalent de 21,75 milliards de dollars en 2018. Un chiffre qui s'inscrit en hausse de 6,7% par rapport à 2017, avec un déficit passant à 2,45% du PIB. L'inflation, elle, diminuerait, mais demeurerait à deux chiffres à 12,42 %, l'année prochaine.

Le premier producteur de pétrole d'Afrique s'attend à ce que la production d'or noir atteigne 2,3 millions de barils par jour avec un prix moyen de 45 dollars le baril.

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