Ghana : la banque centrale confirme l’amélioration des perspectives économiques

Le Comité de politique monétaire (MPC) de la banque centrale du Ghana a décidé de ramener son taux directeur de 22,5 à 21% à l’issue de sa dernière réunion qui s’est tenue en début de semaine. Cette baisse de 150 points de base, la troisième du genre de l’année, s’explique par l’amélioration des perspectives économiques du pays. Selon l’autorité en charge de la politique monétaire du pays, le processus de désinflation est toujours en cours et le rééquilibrage macroéconomique se poursuit conformément aux objectifs et à l’échéancier fixé. De bonnes nouvelles pour les autorités ghanéennes notamment le nouveau président Nana Akuffo-Addo qui a mis en œuvre une stratégie d’assainissement et de relance économique.

L'économie ghanéenne est en train de retrouver des couleurs. C'est en tout cas l'une des principales décisions qui ont motivé la décision du Comité de politique monétaire de la banque centrale ghanéenne, de réduire encore une fois, le taux directeur qui passe de 22,5% à 21%. La décision a été actée lors de la réunion du comité tenue lundi dernier avant que le gouverneur de la Banque du Ghana, Ernest Addison, n'en dévoile les raisons au cours d'une conférence de presse qui a suivi la réunion.

« Le processus de désinflation est toujours en cours et cette tendance devrait se poursuivre jusqu'à la fin du troisième trimestre et compte tenu de ces considérations, le Comité a décidé de réduire le taux directeur de 150 points de base à 21% » a annoncé le gouverneur dans des propos rapportés par l'agence officielle Ghana Agence News.

Il a par ailleurs ajouté que cette décision était basée sur « les perspectives positives pour l'économie du pays ». Les estimations de la Banque centrale font ressortir une baisse de l'inflation globale et les projections sur la base des perspectives laissent transparaître que cette baisse se poursuivra pour converger vers l'objectif à moyen terme de 8 %  en 2018, et ce comme prévu. « A l'exception d'un choc externe imprévu, la politique monétaire actuelle et la stabilité attendue du taux de change devraient assurer la stabilité des prix » a assuré le gouverneur Edison qui a toutefois tenu à faire savoir que le Comité continuera à surveiller les risques sur le marché et n'hésitera pas à prendre les mesures qui s'imposent pour atteindre l'objectif fixé pour ce qui est de l'objectif fixé.

Perspectives positives

C'est la troisième réduction du taux directeur de la Banque centrale ghanéenne cette année et au total la réduction cumulée d'élève à 450 points de base depuis début 2017. La baisse du taux directeur reflète ainsi une amélioration positive des perspectives économiques du pays et dans son point de presse, le gouverneur a souligné que le principal indicateur de croissance de la Banque, l'indice composite d'activité économique (CIEA), fait apparaître une reprise de l'activité économique au cours des cinq premiers mois de 2017 par rapport à la même période l'an dernier.

La hausse des exportations, le dynamisme du secteur du BTP et de la construction ainsi que celui du crédit privé sont les principaux leviers de cette relative embellie. Ernest Edison a également appuyé son argumentaire par les résultats des dernières enquêtes officielles relatives à la perception de la conjoncture par les entreprises et les ménages, lesquelles ont reflété « des appréciations positives de l'évolution de l'économie ghanéenne ».

La confiance est de retour

Par ailleurs, le crédit bancaire a renoué avec la reprise depuis l'année dernière et dans l'ensemble, le secteur bancaire reste sain, bien capitalisé et liquide même si la qualité des prêts s'est affaiblie au cours des dernières années selon la Banque centrale qui fait cas des prêts improductifs atteignant 21,7% en mai 2017.

Selon toujours la même source,  l'exécution du budget se poursuit normalement tout comme le programme de rééquilibrage économique convenu avec les autorités avec un déficit en nette réduction et une dette publique relativement maitrisée en dépit d'une sensible augmentation de son niveau entre 2016 et 2017. A fin mai dernier, la dette publique s'élevait à 137,2 milliards de cédi ghanéen (GHC) contre 122,6 milliards à fin 2016. Le stock total de la dette intérieure s'est lui établit à 63,9 milliards de GHC et celui de la dette extérieure de 73,3 milliards GHC. Selon la banque centrale, l'augmentation du stock de la dette a été attribuable à « l'émission d'obligations nationales à long terme conformément à la stratégie de gestion de la dette du gouvernement visant à réévaluer la dette publique ainsi qu'à étendre la courbe des taux ».

Assainissement macroéconomique en bonne voie

Le gouverneur a également rapporté l'amélioration de  la position extérieure du pays  à  fin juin 2017 avec une évolution du compte commercial au cours du premier semestre de 2017 reflétant la hausse des recettes d'exportation qui découlent de l'augmentation des volumes de production d'or, de cacao et de pétrole brut. Ainsi, la reprise des exportations combinée à la baisse des importations a entraîné un excédent commercial estimé à 3,1% du PIB, comparé à un déficit commercial de 3,3% enregistré l'an dernier selon les chiffres publiés par la Banque centrale et compilé par GNA.

Les conditions du marché des changes restent également stables grâce à l'amélioration des conditions de liquidité, à l'excédent commercial et à l'augmentation des réserves et en juin 2017, le cedi du Ghana a enregistré une dépréciation de 3,7% par rapport au dollar, contre une dépréciation de 3,3% déclarée en juin 2016 selon le gouverneur Addison. Les réserves internationales brutes du pays se sont élevées à 5,9 milliards de dollars, doit 3,4 mois de couverture d'importation à la fin de juin 2017, contre 4,9 milliards de dollars (2,8 mois de couverture d'importation) à fin décembre 2016.

Avec ces indicateurs en nette amélioration, le gouverneur Addison qui a pris fonction en mars dernier, confirme ainsi le bilan dressé il y a quelques jours par le président Nana Akuffo-Addo à l'occasion de la présentation du bilan de ses six premiers mois à la tête de l'Etat. L'économie ghanéenne est en train de sortir la tête de l'eau alors qu'en 2016, les autorités ont-elles mêmes qualifié la situation de critique et d'alarmante, ce qui a nécessité au pays de recourir à un programme d'assistance financière du FMI. Le programme devrait arriver à échéance en avril prochain et si le FMI tout comme les principaux acteurs du marché s'attendent et espèrent même sa prolongation d'au moins six mois, le président ghanéen a occulté cette alternative.

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