Afrique du Sud : la récession se confirme

En une année, la sécheresse et la chute des prix des matières premières ont dissipé les dernières espoirs d'une reprise de l'économie sud-africaine. Depuis ce 6 juin, cette dernière est officiellement entrée en récession. De quoi inquiéter le président Zuma, déjà trop malmené par la fronde au sein même de son parti, l'ANC.
Dès l'annonce de la récession, mardi 6 juin, le cours de la monnaie nationale a été immédiatement impacté avec une chute de 1,5% face au dollar.

C'est désormais officiel. L'Afrique du Sud est entrée en récession. La croissance de la première puissance économique a reculé pour le deuxième trimestre consécutif entre fin 2016 et début 2017. Après avoir baissé de 0,3% au dernier trimestre 2016, le PIB a encore une fois reculé de 0,7% au premier trimestre de cette année, selon l'Institut sud-africain des statistiques. La croissance de l'Afrique du Sud avait ralenti à 0,3 % en 2016, le taux le plus bas depuis 2009, à cause de la chute vertigineuse des prix des matières premières, des effets de la sécheresse et de la faible demande des produits locaux.

Ces chiffres justifient ainsi les craintes des analystes quant aux conséquences d'une crise politique qui a pesé lourd sur les marchés financiers. Des craintes qui ont résisté au retour des pluies, après une année 2016 marquée par la sécheresse. Ainsi, malgré une amélioration notable de la production agricole, les incertitudes posées par la guerre intestine au sein du parti au pouvoir ont anéanti le peu de confiance qui restait aux investisseurs. On se rappelle encore la réaction des marchés quand le président Jacob Zuma a remanié son gouvernement en mars dernier. Le limogeage de Pravin Gordhan, ministre des Finances, avait coûté au pays sa notation auprès de Standard&Poors et Moody's, pour la première fois en 17 ans.e

Les finances marquent leur première baisse en 4 ans

Tous les secteurs, à l'exception de l'agriculture et l'exploitation minière, se sont contractés au cours du premier trimestre de l'année. Les secteurs de la finance, de l'immobilier et des services aux entreprises ont reculé de 1,2%, la première baisse depuis au moins le premier trimestre de 2013.

Pareil pour les secteurs exportateurs. En effet, les exportations nettes du pays sont passés à 5 milliards de rands à la fin mai 2017, alors qu'elles étaient de l'ordre de 11,2 milliards à fin avril 2017. Il s'agit d'une conséquence de la baisse des volumes exportés, mais aussi à la chute de la valeur du rand. La monnaie sud-africaine a perdu 1,4% de sa valeur face au dollar.

Parallèlement, les taux d'intérêt sur les titres publics arrivant à maturité en 2021 ont connu une hausse significative, atteignant 8,5%. Sur le Johannesburg Stock Exchange, l'indice des banques cotées a reculé de 1,7%. Le secteur financier, notamment les sociétés d'assurance et d'investissement, a reculé de 1,53%.

L'Institut des statistiques revient également sur la situation du chômage dans le pays. Ainsi, le nombre de chômeurs, y compris ceux qui ont cessé de chercher un emploi, a atteint les 9,4 millions de personnes. Un pic jamais atteint depuis 14 ans dans la première économie du continent.

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