Afrique du Sud : le FMI annonce de « modestes » signes de reprise

Le FMI vient d’annoncer une « petite » correction à la hausse de ses prévisions économiques pour l’Afrique du Sud, qui est passée de 0,8% en avril dernier à 1%. Une « reprise » qui devra profiter à la production agricole et l’exploitation minière. Un redémarrage partiel tempéré par les experts du FMI qui s’attendent à un maintien de la hausse du chômage conjuguée à une baisse continue des revenus des habitants. Cette nouvelle note du FMI peut également être perçue comme un signe d’apaisement entre l’institution financière et l’administration Zuma, après la brouille suscitée par le limogeage de Pravin Gordhan en mars dernier du ministère des Finances.
Amine Ater
La hache de guerre semble avoir être enterrée entre le FMI et Pretoria après que le nouveau ministre des Finances Malusi GIgaba a maintenu en partie les objectifs budgétaires de son prédécesseur

Le Fonds monétaire international vient de rendre publiques ses prévisions de croissance économique en Afrique du Sud. Des prévisions positives du FMI pour Pretoria, qui estime que la fin d'une des pires sécheresses ayant touchée l'Afrique du Sud permettra à la production agricole de monter en régime. La hausse des cours mondiaux de produits de base est également en faveur de l'économie sud-africaine. Pour le FMI, une embellie des commodities devrait stimuler l'exploitation minière en Afrique australe.

Reprise mais sans effet sur le chômage et le budget des ménages

L'institution financière internationale table ainsi sur une croissance de 1% en 2017, pour l'économie sud-africaine. Un pronostic qui représente une légère hausse par rapport à la prévision de 0,8% publiée en avril dernier. Le FMI s'attend également à une contraction de l'inflation de la consommation qui devrait passer en dessous de la barre des 6%, le taux cible fixé par la banque centrale sud-africaine. Selon l'équipe du FMI chargé de l'Afrique du Sud, « suite à la stagnation de l'année dernière, il existe aujourd'hui des signes d'une modeste amélioration de la croissance économique ».

Des signes « modestes » de croissance qui n'empêchent pas les experts du FMI de rester pessimistes sur d'autres segments de l'économie sud-africaine. En témoigne, les mises en gardes adressées par Paolo Mauro chef de l'équipe du FMI en Afrique du Sud à Pretoria. « Le rythme de reprise de cette année et de l'exercice à venir restent peu susceptibles d'empêcher l'augmentation du chômage et par ricochet des revenus par habitant ».

Du côté de la production minière, ce secteur stratégique pour Pretoria a repris des couleurs entre 2016 et 2017. Preuve en est la hausse de 15,5% du taux de production lors de cette période. Un regain d'activité qui touche également la production manufacturière. Il n'empêche que l'économie la plus industrialisée du continent connaît un « rétablissement économique assez lent avec une petite hausse de 0,3% de son PIB depuis la récession de 2009 », nuance le FMI.

Pretoria lâche du lest

Pour l'institution financière internationale, Pretoria devra lutter sur deux fronts de manière à stimulant la croissance, tout en rendant l'économie plus inclusive. Ce qui implique d'engager des réformes dans le marché du travail et dans la gestion des entreprises publiques. D'un autre côté, il semble que l'opération de séduction du ministre des Finances sud-africain, Malusi Gigaba, en direction du FMI depuis que ce dernier a remplacé Pravin Gordhan en mars dernier commence à porter ses fruits. En témoigne, les félicitations du FMI à Gigaba suite à l'annonce des objectifs budgétaires.

Le gouvernement sud-africain s'est ainsi engagé à réduire son déficit budgétaire, dans l'espoir d'anticiper la probabilité d'une hausse importante de ses coûts d'emprunts. L'amélioration de la gouvernance et de la transparence dans les entreprises publiques, en réponse à la mauvaise gestion et les dépenses inefficaces font également partie de la « to-do-list » de Gigaba. Des engagements que le FMI estime nécessaire, pour que Pretoria puisse « rassurer les investisseurs et le public en général ».

Pour rappel, l'ancien ministre des Finances Pravin Gordhan s'était engagé à réduire le déficit budgétaire à 2,6% du PIB à l'horizon 2020, contre 3,4% enregistrée lors de l'exercice en cours. Un engagement pris juste avant que ce dernier ne soit limogé par le président Zuma. Un objectif que son remplaçant semble avoir été obligé de reprendre à son compte pour ne pas déclencher une crise ouverte entre son gouvernement et le FMI.

Amine Ater

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