Kenya : légère reprise économique sur fond d'inquiétudes, à l’approche des élections

Après un début 2017 mouvementé, le secteur privé kényan semble renouer avec la croissance selon l’index publié par la Stanbic Bank. L’établissement fait état d’une hausse des commandes des entreprises privées, mais appelle les opérateurs kényans à redoubler de vigilance. Une inquiétude justifiée par l’épidémie de vers qui touche les champs de maïs et les violences qui ont émaillé les primaires précédant les élections générales prévues pour août prochain.
Amine Ater

Le secteur privé au Kenya semble reprendre des couleurs selon la Stanbic Bank. Conformément au centre d'étude des marchés de la banque, le mois d'avril dernier a enregistré une stabilisation de l'activité économique, après un mois de mars qui s'est caractérisé par sa morosité. Un constat que la banque justifie par l'amélioration du carnet de commandes des entreprises au niveau du marché local.

Légère reprise

L'établissement met en avant le Markit Stanbic Bank Kenya Purchasing Managers Index, qui a rebondi pour s'établir à 50,3%, après avoir baissé à 48,5% en mars dernier. Une contraction qui représente la plus faible note enregistrée par le Stanbic, depuis le lancement de l'index en janvier 2014. Selon cet index, une note supérieure à 50% est synonyme de croissance de l'activité.

Pour le management de la Stanbic, bien que la demande intérieure kényane montre des signes de reprises, cela ne dispense pas les opérateurs économiques d'observer une prudence en termes d'investissements. Une méfiance que les analystes de la Stanbic concentrent sur le secteur agricole suite à l'épidémie de vers détectée dans les champs de maïs en mars dernier. Une nouvelle donne qui pourrait mettre en danger la production alimentaire voire même provoquer des pénuries ou encore mettre sous pression l'économie.

Peur de l'instabilité politique

L'approche des élections générales représente une autre source d'inquiétude pour la Stanbic. Prévue pour août, ces élections pourraient accoucher d'un nouveau président, d'une nouvelle majorité parlementaire et entraîner un renouvellement dans le rang des fonctionnaires locaux. Au risque d'un changement drastique des gouvernants, s'ajoute le spectre des violences ayant entaché les présidentielles de 2007.

Un sentiment conforté par les altercations enregistrées en marge des primaires organisées par l'ensemble des formations politiques ayant annoncées leur participation au scrutin d'août prochain. La presse locale a en effet, fait état de kidnappings, d'échanges de coups de feu et de mises à sac de bureaux de votes, poussant la police à intervenir lourdement pour disperser les groupes rivaux. Une tension pré-électorale qui s'explique par la constitution adoptée en 2010, qui a donné la part belle aux gouverneurs et représentants locaux des 47 comtés que compte le pays.

Des postes qui se sont avérés lucratifs, en témoigne le salaire versé aux membres des assemblées des comtés qui est de 2.200 euros en moyenne et qui peut atteindre les 5.000 euros avec les indemnités, dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas les 110 euros. Une « générosité » qui a poussé 13.000 kényans à tenter leur chance au primaires, dans l'espoir de se retrouver dans la short liste des candidats aux assemblées de comté, alors que le pays n'en élit que 1.450.

Amine Ater

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