Egypte : la hausse de la livre inquiète

La libéralisation de la Livre égyptienne a offert une bouffée d’oxygène aux réserves de change du pays. En effet, les investisseurs étrangers attirés par la baisse de 50% du cours de la devise a fait passer les avoirs étrangers en bons du trésor du simple au double atteignant 1,4 milliard de dollars. La récente hausse de 15% de la valeur de la livre pourrait donc faire fuir ces investisseurs qui restent avant tout attiré par sa baisse de valeur.
Amine Ater

Quatre mois après avoir libéralisé son taux de change, l'Egypte commence à s'inquiéter des contre chocs. Une crainte justifiée par l'absence d'investisseurs étrangers aux deux dernières ventes directes organisées par le Trésor égyptien, alors que les acheteurs internationaux étaient les seuls à avoir répondus aux dernières ventes aux enchères portant sur les bons au Trésor égyptien. Appliquée en pleine récession et sous recommandation du FMI, la libéralisation de la livre égyptienne était un préalable au déblocage d'une ligne de financement au profit du Caire et a permis de capter un certain nombre de fonds étrangers.

Une bonne santé nuancée par les avertissements de Renaissance Capital et Standard Bank Group qui jugent l'appréciation positive de la livre égyptienne « plus rapide que prévu ». Une inquiétude partagée par le fonds anglais GAM UK Ltd, qui aide à gérer environ 5,5 milliards de dollars. Ce fonds a été parmi les premiers investisseurs à avoir misé sur la monnaie égyptienne après la décision de la Banque centrale égyptienne de laisser flotter la monnaie.

Monnaie abordable où stable, le dilemme de la Banque centrale

Prise en novembre cette décision, s'est traduite par une baisse de 50% de la valeur de la monnaie, se calquant ainsi aux cours pratiqués par le marché noir. Là où le cours des actions avait enregistré une contraction estimée au tiers de sa valeur, pré-libéralisation. Une baisse de valeur qui a attiré les investisseurs étrangers et entraîné une hausse de 15%.

Une hausse qui inquiète la Banque centrale égyptienne, qui a besoin d'une monnaie moins chère pour soutenir la nouvelle compétitivité des exportions. Parallèlement, le Caire cherche également à stabiliser la livre pour atténuer un taux d'inflation qui ne cesse de s'alourdir pour en faire l'un des plus élevés des marchés émergents.

En plus d'une monnaie moins chère, les investisseurs étrangers ont été attirés par les 12 milliards de dollars de prêts du FMI débloqués en novembre dernier. Conséquence, les avoirs étrangers en bons du Trésor égyptien sont passé du simple au double en janvier dernier, atteignant 21,7 milliards de livres (1,4 milliards de dollars).

Amine Ater

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.