Fitch Rating déclasse la dette tunisienne !

L’agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé d’un cran, vendredi dernier, la note de la dette tunisienne. En cause, le recul du secteur touristique ainsi que la baisse des investissements. Le pays va devoir pourtant recourir aux marchés internationaux cette année, ce qui se complique avec cette perspective peu reluisante de l’économie du pays.

C'est une mauvaise nouvelle pour l'économie tunisienne qui peine toujours à sortir de la zone de turbulences qui a suivie la période post-printemps arabe et qui a été amplifié par la montée en puissance des risques sécuritaires.

L'agence internationale de notation financière Fitch Ratings, a abaissé d'un cran, vendredi, la note de la dette de la Tunisie. Les raisons de cette dégradation de BB- à B+ avec toutefois une perspective stable, sont relatives au recul du secteur touristique ainsi que  le ralentissement des investissements.

« La chute du tourisme dans un contexte de risques élevés pour la sécurité, un ralentissement des investissements alors qu'il y a de fréquents changements de gouvernement et des épisodes de grèves ont affaibli la croissance et les perspectives économiques », ont relevés les experts de Ficth dans un communiqué largement repris par les médias tunisiens, une manière de rappeler aux autorités que le pays est encore loin de sortir de l'auberge.

Morosité économique

D'après Fitch, la croissance de l'économie tunisienne s'est établie à 1,2% en 2016 contre une moyenne de 4,5% avant les événements sociopolitiques de 2011. En 2017, le rythme de croissance de PIB projeté est de 2,3% et 2,5% en 2018, ce qui est loin de correspondre à la dynamique attendue pour relancer l'économie du pays.

L'une des raisons qui expliquent cette mauvaise conjoncture et qui a justifié la décision de Fitch, c'est la morosité du secteur touristique, une des principales mamelles de l'économie tunisienne. La chute des entrées de touristes dans le pays a continué ces dernières années, avec certes un rythme plus faible sur les derniers mois. Au mois de septembre dernier et sur les douze derniers mois, le recul a été de 8% après baisse de 38% enregistré déjà au premier trimestre de l'année 2016.

Un recours à l'international qui risque de coûter cher

En plus d'écorner encore plus l'image de l'économie tunisienne, cette dégradation de la note de sa dette arrive également au mauvais moment pour le pays. Selon Fitch, le déficit public aura du pays aurait atteint 6,4% du PIB à la fin de l'exercice dernier et pour contenir son aggravation, la Tunisie va devoir emprunter sur les marchés internationaux près  de 7% de son PIB afin de faire face à ses échéances et aux besoins de son budget. Avec une dégradation de sa note, le pays risque de s'endetter davantage notamment avec la probable explosion du taux d'emprunt et autres primes.

Le pays a donc besoin d'intensifier encore ses efforts afin de redorer son image surtout auprès des investisseurs. En cela, la Tunisie peut surfer sur les dernières promesses en dons, prêts et aides obtenus lors de la dernière table ronde des bailleurs de fonds « Tunisia 2020 » que le pays à organiser en fin d'année précédente. Les fondamentaux solides de certains aspects de son économie comme le progrès des réformes notamment dans le secteur bancaire ainsi que le soutien du FMI sont également appréhendés comme des leviers pour permettre au pays d'accélérer sa transition économique.

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