Kenya  : la Banque Centrale révise les prévisions de croissance à la baisse

A en croire le gouverneur de la Banque Centrale du Kenya, Patrick Njoroge, la croissance économique kényane devrait ralentir à 5,7% cette année contre 5,9% en 2016. Des chiffres qui s'inscrivent à l'antipode du taux prévisionnel annoncé dernièrement par la banque mondiale et les autorités kényanes.

Le Kenya supporte moins bien qu'on le pense, la conjoncture actuelle. Selon une estimation de Patrick Njoroge, la croissance de l'économique kényane devrait connaître un ralentissement passant de 5,9% en 2016 à 5,7% en 2017. Soit un décalage notable par rapport à la prévision initialement annoncée à 6%. Pour le banquier central, la résilience du Kenya est très faible et l'économie est assommée constamment par les chocs extérieurs. S'il n'a pas donné de détails sur les raisons de cette régression économique qu'il a constatée, le patron de la banque centrale qui s'exprimait en conférence a donné quelques pistes plutôt curieuses. Patrick Njoroge pense que les risques qui influencent les perspectives haussières de l'économie sont surtout liés à des facteurs exogènes, comme le Brexit (la sortie du Royaume Unie de l'Union européenne) et l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche. Au début, la crise mondiale des prix du pétrole ne touchait que moyennement le Kenya qui a une économie très dynamique (première de l'Afrique de l'est) et très diversifiée. L'économie n'est dépendante d'aucune activité précise. L'agriculture et les forêts font 24,4% du PIB, alors que les industries (fabrication et transformation) font 9,5%. Les constructions font 4,4% et l'électricité, même insuffisante au pays, contribue au PIB à 2,4%. Le reste est constitué par le commerce de gros et de détail (10%), les transports et les télécommunications (9,8 %), l'enseignement (6 %), l'intermédiation financière (5,7 %), les locations et services immobiliers (5,1 %), l'administration publique et défense (4,5 %), la santé (2,7 %), etc. Mais ces derniers temps, la nature n'a pas vraiment avantagé le pays. En proie à des sécheresses qui compromettent les recettes agricoles et fond descendre en conséquence les recettes globales du pays déjà affecté par la crise, la révision à la baisse de la croissance est loin d'être une surprise.

Prévisions en baisse

Si l'annonce de la Banque Centrale surprend, ce n'est pas pour son motif, mais plutôt pour le chiffre. Soit 5,7% au lieu de 6% annoncé par la banque mondiale et le gouvernement kényan l'année dernière. Dans un rapport publié le 31 octobre 2016, la Banque mondiale abordant les perspectives économiques du Kenya, a estimé que l'économie kenyane devrait enregistrer une croissance de 6% en 2017 et de 6,1% en 2018 contre 5,9% en 2016 et 5,6% en 2015. L'institution est même allée jusqu'à féliciter le Kenya disant qu'«un taux de croissance de 5,9% en 2016 constitue une performance relativement robuste comparée à une croissance moyenne de 1,7% prévue pour l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne ». En revanche, la Banque mondiale a justifié la régression globale depuis 2015 disant que le pays fait face à plusieurs défis, dont des attaques terroristes sanglantes des Shebabs qui ont décimé l'industrie touristique, et une vague de sécheresse qui a réduit la production agricole. Le gouvernement de son côté, expliquait la régression par à une contre-performance au niveau des volumes, dans le secteur des crédits.

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