Burundi  : la tension sociale est à son comble suite aux hausses successives des prix

Afin de pouvoir se sortir de la crise financière grave que traverse le pays, les autorités burundaises ne cessent d'augmenter de diverses manières les prix des denrées. Le prix du ticket du transport des personnes et des marchandises vient d'augmenter de 12%. Une situation qui crée un malaise que la population ne peut même pas librement exprimer.
Le Burundi est en proie à une crise politique, économique et sociale depuis la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer à un troisième mandat

Le peuple burundais traverse des temps extrêmement durs. C'est le moins qu'on puisse dire. Afin de supporter ses dépenses publiques et sans doute aussi personnelles, le gouvernement du Burundi augmentent de jour en jour les prix des denrées indispensables. Les autorités de Bujumbura viennent de s'attaquer au prix du ticket du transport des personnes et des marchandises. Une augmentation sans précédent de 12%. Trop, vous avez dit ?

Ce n'est une première pour le gouvernement du Burundi. Avant le prix du ticket, les prix de l'essence, de la bière, du sucre et des appels téléphoniques mobiles, ont subi des augmentations pareilles si ce n'est plus prononcé. Une situation invivable pour Gabriel Rufyiri. Président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) au Burundi, il vit lui-même en exil et suit la crise de près.

« C'est pour combler le déficit budgétaire qui a été causé par le tarissement des aides extérieures suite aux sanctions qui ont été infligées au gouvernement burundais, et de l'autre côté par la diminution sensible des taxes causée par la crise », explique-t-il.

En effet, le Burundi vit actuellement coupé du monde entier. Suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer à un troisième mandat et à la répression sanglante qui a été suivie des manifestations de protestation, l'Union européenne, le principal bailleur et les pays européens, ont arrêté leur subvention, soumettant le pays à  une rude sanction financière. Alors qu'il a toujours refusé de discuter avec son opposition en grande partie en exil, le chef de l'Etat n'a pas revu ses objectifs. Chaque année depuis 2015, selon l'Olucome, le budget de l'Etat a augmenté. Une augmentation que finance le pouvoir avec les augmentations de taxes sur la consommation et les prix.

Dans le malaise social, la liberté d'expression rayée

Les diverses augmentations de Pierre Nkurunziza, naturellement ne font pas la joie du peuple burundais. Selon les organisations de la société civile, la population vit aujourd'hui dans un grand mécontentement et est malheureusement réduite au silence. Pour preuve, juste avant la crise, en mars 2015, le gouvernement qui avait tenté de faire passer une augmentation a dû reculer face à la mobilisation populaire. Aujourd'hui plus personne n'a le courage de protester.

Le gouvernement surveillant toute forme de protestation et refusant systématiquement les discussions, ne laisse aucune marge de manœuvre. Dans cette ''misère sans nom'', qui pourrait oser, se demande Gabriel Rufyiri.

« Tous les Burundais sont mécontents aujourd'hui parce qu'on ne peut pas s'exprimer librement. C'est clair, il n'y a plus de liberté publique au Burundi. Il y a une peur généralisée dans notre pays. Ce qui est instauré dans notre pays, c'est la terreur », dénonce t-il.

Le gouvernement qui doit faire bonne mine et continuer de démentir la crise et les augmentations, allant jusqu'à assurer que ces mesures n'agissent nullement. Officiellement, on dit que le Burundi est « le pays où l'on paye le moins d'impôt dans la région ». Pendant ce temps, la Banque mondiale, de son côté, a déclaré que le Burundi était devenu le pays le plus pauvre du monde.

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