Ghana : par la vente d’obligations, le pays cible la réduction des coûts d'intérêt et la hausse de ses revenus

Le Ghana doit accorder la priorité à la réduction du coût des intérêts estime Ofori-Atta, ministre de l’Economie et des finances,en ajoutant que le pays veut «bouger beaucoup plus vite» pour améliorer sa notation de crédit. Le Ghana qui a renoncé au programme du FMI est engagé dans un processus d'amélioration de sa gestion budgétaire.
Le Ghana a placé 1 milliard de dollars d'obligations à 10 ans à 7,627% et de dettes à 30 ans à 8,627%.
Le Ghana a placé 1 milliard de dollars d'obligations à 10 ans à 7,627% et de dettes à 30 ans à 8,627%. (Crédits : DR)

Après avoir vendu 2 milliards d'euros d'euro-obligations, le Ghana accordera la priorité à la réduction de ses charges d'intérêts et à la hausse de ses recettes afin de pouvoir continuer à assurer le service de la dette, a déclaré Ken Ofori-Atta, ministre ghanéen de l'Economie et des finances. L'Etat a vendu les titres, ce jeudi 10 mai, au plus bas taux d'intérêt constaté cette année pour un pays d'Afrique subsaharienne dont l'évaluation de crédit est à «B», la cinquième plus haute évaluation indésirable chez S&P Global Ratings et Fitch.

Cette vente de titres est intervenue alors que l'économie ghanéenne a progressé à son rythme le plus rapide en cinq ans en 2017 et a atteint ses objectifs budgétaires dans le cadre d'un programme du Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier est intervenu dans le pays il y a trois ans, alors que le Ghana était au bord de l'asphyxie financière à cause d'une monnaie faible et de déficits budgétaires très élevés.

«Nous nous concentrons sur la viabilité de la dette», a déclaré ce vendredi 11 mai Ofori-Atta dans une interview accordée à "Bloomberg". «Les taux d'intérêts en pourcentage des revenus sont devenus nos principaux objectifs de travail», a-t-il ajouté.

Les prévisions budgétaires de 2018 montrent que le Ghana vise à réduire son taux d'intérêts à 23% en 2020 contre 29% cette année, alors que le revenu augmente de 38%. Le FMI s'est montré prudent devant cet ambitieux projet : l'institution a averti le pays en mars dernier de la nécessité de modifier son système de collectes des impôts pour atteindre ses objectifs.

Une stratégie de gestion efficiente

Depuis lors, le gouvernement poursuit ses plans de déploiement des numéros d'enregistrement fiscal, ainsi qu'un nouveau système national d'identification et une base de données d'adresses pour permettre aux Ghanéens de déclarer leurs impôts plus facilement, a indiqué Ofori-Atta.

Les actions entreprises dans l'amélioration de la gestion budgétaire devront aider le Ghana à maintenir sa cote de crédit et à payer des taux inférieurs sur ses obligations, a-t-il ajouté. La finalisation d'une révision planifiée des données économiques d'ici juin aidera également à l'amélioration du ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut du pays, qui était de 69,8% à la fin de 2017, selon les statistiques des banques centrales.

«Nous voulons vraiment aller beaucoup plus vite pour améliorer nos notes afin de doubler le "B" et le triple "B" pour obtenir de meilleurs taux», a déclaré Ofori-Atta. Les autorités du pays se sont voulues optimistes, d'autant plus que la vente des obligations du 11 mai a été quatre fois sur-souscrite : le Ghana a placé 1 milliard de dollars d'obligations à 10 ans à 7,627% et de dettes à 30 ans à 8,627%, malgré les perturbations récentes sur les marchés des pays émergents.

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