N'Djamena trouve un accord avec Glencore pour restructurer sa dette

L'Etat tchadien a annoncé ce mercredi avoir signé un accord avec la société de négoce suisse Glencore qui exploite son pétrole depuis l'année 2013 pour le rééchelonnement de sa dette de 1,36 milliard de dollars vis-à-vis de la société. L'accord prévoit entre autres une «période de grâce de deux ans» et la réduction du taux d'intérêt du remboursement de 7,5 à 2%.
L'accord de rééchelonnement conclu entre Glencore et le gouvernement tchadien porte sur un montant de dette de 1,36 milliard de dollars.
L'accord de rééchelonnement conclu entre Glencore et le gouvernement tchadien porte sur un montant de dette de 1,36 milliard de dollars. (Crédits : Reuters)

Sur fond de crise financière et sociale, plongé dans un marasme économique par ses dettes, le Tchad tente de trouver des alternatives. Le ministère tchadien des Finances a annoncé, ce mercredi 21 février 2018, la conclusion d'un accord à Paris en France, entre l'Etat tchadien et la société de négoce helvète Glencore après huit longs mois de négociations, portant sur le rééchelonnement d'une dette de 1,36 milliard de dollars.

Assorti d'une «période de grâce de deux ans» et d'un allongement de la maturité de la dette à 12 ans, cet accord permettra à N'Djamena de profiter d'une pause pour rééquilibrer son budget.

Selon les termes de l'accord, Glencore a accordé au Tchad une réduction du taux d'intérêt du remboursement de 7,5% à 2%, ainsi que l'approvisionnement total de la raffinerie de N'Djamena. «Cet accord de restructuration permet de garantir la soutenabilité de notre dette extérieure et d'assurer le financement de notre programme triennal avec le Fonds monétaire international», précise le communiqué du département tchadien des Finances. «En outre, cet accord sauve définitivement l'équilibre et les hypothèses sur lesquelles repose la loi des finances de l'exercice 2018», poursuit le communiqué, signalant au passage, combien il était devenu une «nécessité» pour le gouvernement tchadien d'avoir cet accord afin de maîtriser ses dépenses pour pouvoir respecter les impératifs du FMI.

Notons que cet accord n'aura aucune incidence concrète ou directe par rapport aux mesures d'austérité déjà en vigueur au Tchad, à l'origine de la grogne sociale.

«Toutefois, il conviendrait de préciser que si cet accord est incontestablement une bonne nouvelle dont il faut se réjouir, il est à noter néanmoins que les recettes attendues avec cette restructuration sont déjà prises en compte dans la Loi de finances 2018», a expliqué le ministère tchadien des Finances dans son communiqué.

«Une démarche irresponsable»

Cet emprunt auprès de Glencore remonte à 2014, quand à travers sa Société nationale d'hydrocarbure (SHT), le pays a obtenu du groupe suisse et à travers quatre banques environ 1,45 milliard de dollars. Le Tchad devrait rembourser sur les revenus pétroliers, mais la profonde crise économique liée à la chute des cours mondiaux en fera autrement. Idriss Deby Itno, le président tchadien déclarera alors en juin 2017 :

«Le prêt obtenu de Glencore était une démarche irresponsable [...] un marché de dupes [...] Deux semaines après que nous ayons acheté les 25% de Chevron, le pétrole a chuté de 100 dollars le baril à 40 dollars».

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