Libye : le pétrole ne coule plus à flots et les caisses de l’Etat se vident

Les caisses de l’Etat libyen se vident à un rythme inquiétant. Le déficit budgétaire du pays a atteint quatre milliards de dollars à l'issue des neuf premiers mois de l'année. Une mauvaise passe pour l’économie, imputée à la fermeture à répétition des unités de production de pétrole, principale ressource du pays.
En mars 2017, le port de Ras Lanouf, en bordure du golfe de Syrte en Libye, où se concentrent d’importants terminaux pétroliers, tombait aux mains du groupe armé la Brigade de défense de Beghazi.

En Libye, l'or noir ne coule plus à larges flots. La fermeture depuis ce 1er octobre du champ pétrolifère Al-Charara, situé dans le sud libyen, a provoqué une panne sèche de la production pétrolière dans le pays. Les personnels de sécurité de la plus grande usine de production de pétrole de la Libye (plus de 200 000 barils par jour de capacité) réclament à la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC) des mois d'arriérés de salaires.

Or le patron de l'usine, Mustafa Sanalla, cité par l'Agence Xinhua, refuse pour l'heure de céder à «l'extorsion et aux pressions» des travailleurs du site. Lors d'une conférence de presse ce lundi 2 octobre, le PDG a jugé la situation «regrettable», car selon lui, «la production nationale de pétrole est liée à des obligations contractuelles avec des sociétés étrangères et elle contribue au fonctionnement des centrales et des usines en Libye». Résultat ? Le bras de fer qui a déjà coûté plus de 16 millions de dollars à la compagnie libyenne n'a fait que creuser davantage le déficit budgétaire estimé à plus de 4 milliards de dollars cette année.

Un secteur mal-en-point

Selon la Banque centrale de Libye (CBL), «les recettes ont été de 8,6 milliards de dollars alors que les prévisions budgétaires tablaient sur 12,69 milliards cette année». La CBL attribue ce déficit à la baisse des revenus issus du pétrole qui ont chuté d'environ 2 milliards de dollars, à l'issue des neuf premiers mois de cette année.

A cet égard, la Banque centrale qui évoque également la baisse des recettes issues des impôts et des taxes douanières comme autres causes de ce déficit, pointe du doigt la gestion de la compagnie pétrolière libyenne. «Ce déficit est largement dû à l'incapacité de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) à atteindre la production prévue et les capacités à l'export», conclut la Banque centrale.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le secteur pétrolier libyen vit une situation qui empirait année après année. Pour faire pression sur Tripoli, les milices armées ont tendance à fermer les oléoducs et les terminaux pétroliers du pays. Des pratiques qui provoquent régulièrement des baisses de production du brut. Sanalla, cité par l'agence Xinhua a rapporté que la fermeture d'oléoducs par une «milice criminelle» dans le sud-ouest du pays, le 30 août dernier, avait causé des dizaines de millions de dollars de pertes.

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