Nigeria  : le service des impôts épinglé par le Sénat

Le service des impôts du Nigeria est appelé à répondre devant les Sénateurs d'un manque à gagner de 4 trillions de nairas, soit environ 12,8 milliards de dollars des caisses fiscales entre 2006 et 2016. Le Senat a ouvert une enquête concernant l'affaire et a promis faire la lumière afin d'identifier toutes les compagnies et banques impliquées.

Les élus nigérians sont décidés à en découdre avec les crimes financiers divers dans leur pays. S'interrogeant sur la disparition d'une somme colossale de 4 trillions de nairas, environ 12,8 milliards de dollars, le Comité en charge des impôts du Sénat vient d'ouvrir une enquête et a appelé les services des impôts à en répondre devant les élus.

« L'enquête ne se rapporte pas aux dépenses effectuées. Il s'agit de fuites. Le comité s'interroge sur les pertes enregistrées et mettra tout en œuvre pour que les parties impliqués rendent l'argent qui manque », a déclaré le président du comité, Hope Uzodinma.

L'élu qui regrette également le niveau croissant de corruption au niveau du service des impôts du Nigeria, a promis que son comité s'engage à identifier toutes les compagnies et institutions financières impliquées. Selon lui, le Sénat avait déjà effectué une enquête antérieurement et qui a attribué les pertes de recettes à ''un mauvais usage'', et dans certains cas, ''au non-usage des formulaires de devises'' (e-form M). Ces derniers sont des formulaires utilisés par les importateurs pour transférer des devises hors du pays. Hope Uzodinma a aussi indiqué que d'autres facteurs contribuent au détournement des fonds du service des impôts. Il s'agit d'une mauvaise classification des cargaisons selon le système des codes harmonisés (HS Code), le non-contrôle de ces cargaisons ainsi que l'inexistence d'infrastructures technologiques propices pour assurer la collecte effective des recettes.

La procédure du Sénat n'est pas isolée. Actuellement en très grande méforme, l'économie nigériane souffre de beaucoup de maux. Arrivé au pouvoir en mai 2015, le président Muhammadu Buhari a enclenché une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la corruption et des crimes financiers afin d'accompagner les efforts du gouvernement pour relancer l'économie. Une lutte qui a déjà fait ses preuves.

6.000 milliards de FCFA déjà récupérés

Le chiffre fait peur et crée sensation. A imaginer que cette somme était portée disparue. La lutte contre les crimes financiers divers a porté ses fruits et le gouvernement a mis la main sur une grosse somme de 6.000 milliards de FCFA détournée.

« Ce sont des sommes récupérées auprès d'individus ou d'entités qui les avaient cachées, dérobées, détournées, ou qui étaient en possession de biens appartenant à la nation », a expliqué Lai Mohammed, ministre de l'Information et de la Culture.

Selon lui, les fonds récupérés sont de deux types. Les confiscations en espèces et les confiscations bancaires. Selon la presse nigériane, cette lutte n'a épargné personne. Elle parle des contrats d'Etats qui sont réexaminés et des fonds placés illégalement à l'étranger qui sont récupérés. Ainsi ministres, gouverneurs, banquiers et chefs d'entreprises ont été tous inquiétés. Il faut espérer que cette nouvelle enquête sénatoriale n'éclabousse les membres de l'administration Buhari. Avec la crise actuelle, cela risque de constituer un autre problème majeur pour le pays et conduire à perdre plus encore la confiance des investisseurs.

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2017 à 15:21
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En ces temps où la tente pétrolière se tarrit, alors tous nos presipotants cherchent l'argent l'argent.... Le fisc qui se sert royalement en fait les frais en premier, suivront Ensuite nos chers douaniers, nos ministres profiteurs, nos companies p...

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