Grands chantiers au Maroc : Mohammed VI appuie sur l’accélérateur

Nouveau CHU flambant neuf à Tanger, mise en place d’un méga-plan pour réduire le stress hydrique, lancement de deux voitures 100 % marocaines ou encore rajeunissement des patrons de grandes entités publiques, le souverain marocain accélère depuis plusieurs semaines le rythme des grands chantiers du Royaume chérifien. Objectif : doper la croissance afin de contrer les effets négatifs de l’inflation constatée depuis le début de la guerre en Ukraine, en stimulant à nouveau l’investissement public créateur d’emplois.
Le Roi du Maroc Mohammed VI inaugurant le tout nouveau CHU de Tanger, le 28 avril 2023.
Le Roi du Maroc Mohammed VI inaugurant le tout nouveau CHU de Tanger, le 28 avril 2023. (Crédits : MAP)

Visiblement aminci depuis la fin du Ramadan, Mohammed VI a multiplié les mises en chantier ainsi que les nominations et réunions de haut niveau afin de poursuivre la trajectoire favorable enregistrée par le Maroc depuis la fin de la pandémie du Covid-19. Ralenti par la guerre en Ukraine et l'inflation « importée » du fait de la hausse des matières premières, le pays veut en effet rapidement imprimer à nouveau son rythme de croisière afin de retrouver des niveaux de croissance qui lui permettraient d'être en ligne avec les objectifs dessinés par la commission spéciale sur le nouveau modèle de développement (CSMD). Cette dernière, composée de personnalités indépendantes désignées par le Roi, avait planché de 2020 à 2021 sur une feuille de route systémique qui permettrait au pays de porter son développement au niveau supérieur d'ici 2035.

Un nouveau cap pour la santé

Parmi les réformes essentielles mentionnées par le rapport de la CSMD, l'on compte notamment le secteur de la santé, qui a été au cœur du dispositif imaginé par la commission et qui a fait l'objet d'annonces importantes de la part de Mohammed VI, avec notamment l'ouverture aux capitaux et compétences étrangères. Premier jalon emblématique de cette nouvelle direction, le Roi a inauguré le 28 avril le CHU flambant neuf de Tanger, qui portera son nom. Doté de près de 800 lits et construit sur une superficie de 23 hectares, ce centre hospitalier universitaire devrait permettre à la fois d'améliorer l'offre de soins au nord du pays et également de désengorger les unités existantes. Il faut dire que l'infrastructure de santé est considérée comme l'un des points faibles du Maroc, dont les carences ont été exposées lors de la pandémie de la Covid-19, malgré une stratégie basée sur le principe de précaution maximum et une vaccination massive qui a fait du Maroc l'un des pays au monde avec le taux de mortalité le plus faible.

Eau et industrie au premier plan

Autre sujet d'inquiétude pour le Royaume chérifien alors que la nation traverse une deuxième année de sécheresse qui a mis à l'épreuve le très stratégique secteur agricole, la question de la gestion de l'eau et du stress hydrique. En ce domaine, le roi du Maroc veut également accélérer le calendrier et a tenu une réunion de crise au palais royal de Rabat le 9 mai 2023, demandant aux départements concernés d'accélérer le chantier des transferts nord-sud, ainsi que la construction des neuf stations de désalinisation prévues sur les deux façades littorales du Royaume.

En parallèle, le Maroc veut également capitaliser sur sa « success-story » dans l'automobile - le pays fabrique plus de 800 000 véhicules par an - et compte lancer deux voitures 100 % marocaines. La première est le fruit de l'entreprise Neo Motors et dispose d'un modèle déjà en production dont les premiers exemplaires devraient être mis sur le marché incessamment. Quant à la seconde, elle est encore au stade de prototype - puisque roulant à l'hydrogène - et a été élaborée en partenariat avec le prestigieux bureau de Design Pininfarina. Les deux promoteurs de ces projets ont été reçus au palais royal de Rabat le 15 mai par Mohammed VI, qui les a décorés du Wissam chérifien.

Nouvelle gouvernance pour les entreprises publiques

Enfin, la dernière étape de cette séquence chargée s'est déroulée le 19 mai, à l'occasion d'un conseil des ministres lors duquel le Roi a nommé pas moins de sept hauts responsables publics, allant de l'agence officielle d'information MAP au Crédit agricole du Maroc, en passant par l'Agence marocaine du développement de la logistique ou le groupe Al Omrane, bras armé de l'Etat dans l'immobilier et la rénovation urbaine. Selon la presse marocaine, cette vague de nominations ne serait qu'une première étape avant un autre conseil des ministres lors duquel devrait être approuvée une deuxième salve de hautes nominations, voire un remaniement ministériel...

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Commentaire 1
à écrit le 23/05/2023 à 15:42
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Merci pour le publireportage. C'est Rachid Mbarki qui s'est trouvé un point de chute à la Tribune?

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