Nucléaire : l’Afrique du Sud confirme son ambition pour des projets moins onéreux

Après la suspension du projet nucléaire géant de son prédécesseur, Cyril Ramaphosa aurait donné son aval pour une intégration du nucléaire dans la stratégie énergétique à long terme de l’Afrique du Sud. Selon le ministre de l’Energie et des ressources minérales, Gwede Mantashe, l’Etat opte pour des projets moins onéreux à un rythme de réalisation «qu’il peut se permettre».

En dépit des coûts importants qu'implique la réalisation d'un projet d'énergie nucléaire et malgré la situation économique de l'Afrique du Sud qui subit des scénarios les moins optimistes sur le moyen terme, le gouvernement confirme de futurs projets de centrales nucléaires. Seulement, il opte pour des projets financièrement «abordables», selon le ministre de l'Energie et des ressources minérales, Gwede Mantashe, qui s'adressait mardi à la presse.

Dès son accession au pouvoir pour rappel, le président Cyril Ramaphosa avait suspendu le projet nucléaire géant de son prédécesseur qui visait la construction de huit réacteurs nucléaires d'une capacité de 9 600 mégawatts et d'un coût de 1000 milliards de rands, soit près de 66 milliards de dollars. Les accords noués dans ce sens avec la Russie, les Etats-Unis et de la Corée du Sud avaient subi le même sort. A en croire Mantashe, le motif de cette décision unilatérale serait surtout d'ordre financier à un moment où l'économie sud-africaine touchait le fond.

«Cela nous ramène à une résolution que nous avons prise en tant que gouvernement : celle de ne pas opter pour le nucléaire, mais de ne nous y lancer qu'à un rythme et à un prix que le pays peut se permettre [...] Le fait que nous soupçonnions de la corruption [dans l'accord avec la Russie précédemment annoncé] ne signifie pas que le nucléaire n'est pas pertinent pour le pays en 2019», a déclaré le ministre sans toutefois estimé le coût que l'Etat serait prêt à supporter pour de tels projets, rapporte Reuters.

Objectif 2045

A ce jour, l'Afrique du Sud est le seul pays du Continent à détenir une centrale nucléaire, celle de Koeberg, au sud-est du pays, à 30 km au nord du Cap. Elle est composée de deux réacteurs construits par le français Framatome, mais détenue et exploitée par le sud-africain Eskom.

En juillet dernier, Mantasche faisait savoir qui lancerait avant fin 2019 des pistes de réflexion dans l'objectif d'augmenter sa capacité nucléaire à partir de 2045. La démarche est applaudie par les lobbies, notamment l'Association de l'industrie sud-africaine du nucléaire (NIASA) qui travaille à aider l'opinion publique à comprendre les technologies nucléaires.

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Commentaire 1
à écrit le 22/08/2019 à 23:16
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J'espère qu'EDF, déjà présent en Afrique du Sud, saura tirer son épingle du jeu (probablement par autre chose qu'un EPR hors de prix et de respect des délais!)...

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