Conjoncture : l’Angola sollicite officiellement l’assistance technique du FMI

Après plusieurs années d’hésitations, le gouvernement angolais a enfin sollicité officiellement l’aide du FMI. L’économie angolaise est certes en train de sortir de la difficile conjoncture engendrée par la baisse des cours du pétrole, mais les autorités ont estimé que l’appui du fonds est nécessaire pour la nouvelle stratégie de croissance mise en œuvre par le président Joao Lourenço. Les deux parties ont déjà entamé des consultations pour convenir d’un programme économique qui pourrait bénéficier de l’assistance technique de l’institution de Bretton Woods.
Depuis qu'il a succédé à l'ancien chef de l'Etat José Eduardo Dos Santos, le nouveau président Joao Lourenço a repris les négociations avec le FMI afin d’accompagner son ambitieux plan de développement étalé sur la période 2018-2022.

Cette fois, c'est décidé ! Le gouvernement angolais a officiellement sollicité l'aide du FMI pour accompagner la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de relance et de croissance du président Joao Lourenço. «Nous avons reçu une lettre des autorités angolaises demandant à nos services d'entamer des discussions sur un programme économique qui pourrait être soutenu par l'Instrument de coordination politique (ICP)», a confirmé ce jeudi dans une déclaration, Tao Zhang, le directeur général adjoint du FMI.

La déclaration confirme ainsi l'annonce faite mardi dernier par le ministre angolais des Finances, Archer Mangueira, qui a souligné que le soutien sollicité vise à aider le gouvernement à mettre en œuvre «les mesures concrètes contenues dans la stratégie de stabilisation macro-économique lancée en janvier 2018 en plus de viser à assurer la crédibilité extérieure du pays».

Cette décision intervient à la suite des consultations que l'Angola et le FMI ont entamées depuis quelques mois au lendemain de la prise de fonction du président Lourenço. En mars dernier, une équipe du FMI a d'ailleurs séjourné à Luanda où elle a amené des discussions avec le gouvernement sur la situation économique dans le pays. «Le gouvernement du président Lourenço a pris des mesures importantes pour améliorer la gouvernance et restaurer la stabilité macroéconomique»,a apprécié Tao Zhang qui a par ailleurs annoncé que les discussions sur le programme avec les autorités angolaises seront engagées dès que le Conseil d'administration aura validé le résultat des consultations menées.

«Le FMI est prêt à aider l'Angola à relever ses défis économiques en soutenant un ensemble de mesures visant à améliorer la gouvernance, à accélérer la diversification de l'économie et à promouvoir une croissance inclusive tout en rétablissant la stabilité macroéconomique et la stabilité financière», a rapporté Tao Zhang, directeur général adjoint du FMI.

[Lire aussi : Le FMI renoue avec l'Angola, et sera à Luanda en novembre prochain]

Assistance technique sans perfusion financière

L'Angola s'achemine donc vers la conclusion d'un programme économique avec le FMI. Bien que la croissance du pays est dernièrement sortie de la récession, dans laquelle elle était plongée à la suite du début de la baisse des cours du pétrole en 2014, grâce au relatif rebond du baril de ces derniers mois, le gouvernement estime qu'il a besoin d'assistance technique pour relancer véritablement la machine économique.

C'est d'ailleurs l'un des défis que s'est lancés le président Joao Lourenço à travers le Plan national de développement (PND) qu'il a lancé pour la période 2018-2022. L'un des objectifs est de réduire la dépendance de l'Angola des ressources pétrolières dont le pays est l'un des plus grands producteurs du Continent, au coude-à-coude avec le Nigeria. La stratégie met l'accent, entre autres, sur la promotion du secteur privé afin de diversifier l'économie et particulièrement le secteur industriel. Ce qui permettra de promouvoir les exportations non pétrolières et la substitution des importations.

Selon le ministre angolais des Finances, c'est dans cette perspective que le gouvernement a sollicité le soutien du FMI pour ce programme d'assistance technique et donc sans aucun décaissement financier. Archer Mangueira n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler que l'économie nationale traverse depuis le deuxième semestre de 2014, une conjoncture économique difficile avec un choc financier et un environnement extérieur défavorable qui ont induit des conséquences graves sur les comptes budgétaires du pays, la balance des paiements ainsi que le taux de change sur le marché. «Le gouvernement a cependant adopté plusieurs mesures de gestion conjoncturelle afin d'atténuer les impacts du choc pétrolier sur le plan fiscal, monétaire et commercial», a ajouté le ministre Mangueira.

Il convient de rappeler que durant les dernières années de règne de l'ancien président José Eduardo Dos Santos, la situation était à un niveau tellement critique que l'Angola a entamé des discussions avec le FMI pour une assistance financière. Par la suite, le gouvernement a mis fin aux négociations devant les mesures drastiques que l'institution de Bretton Woods préconisait pour sortir le pays de la crise.

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