Afrique centrale : l'ardoise s'alourdit pour les Etats membres de la CEEAC

Les arriérés de cotisation des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale ont grimpé en flèche ces dernières années, pour atteindre 35 milliards de francs CFA.
Lors de la 8e Réunion des ministres des Affaires Étrangères de la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur la situation de la RCA, le 21 octobre 2017 à  Libreville, la capitale du Gabon.
Lors de la 8e Réunion des ministres des Affaires Étrangères de la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur la situation de la RCA, le 21 octobre 2017 à Libreville, la capitale du Gabon. (Crédits : DR.)

La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) fait face depuis quelques années à des arriérés non apurés de ses pays membres. A en croire le conseiller des réformes institutionnelles de l'organisation, Mangaral Banté, qui s'exprimait ce 13 février dans la capitale tchadienne Ndjamena, à l'ouverture d'un atelier régional sur le rapport provisoire de l'étude d'évaluation du mécanisme de financement autonome de la CEEAC, l'instance sous-régionale cumule actuellement des arriérés qui s'élèvent à 35 milliards de francs CFA.

«L'institution fait face à un problème de sous-financement chronique qui s'aggrave au fil des années. Le taux de recouvrement des contributions des Etats membres est en baisse régulière. Il est passé de 73% en 2013 à 11% en 2017», a averti le responsable avant de préciser que dans le même temps, «le stock des arriérés des contributions augmente à raison de 5 milliards de francs CFA par année. Il atteignait au 31 décembre 2017 un montant de 35 milliards de francs CFA, soit près de trois années de contributions des Etats membres».

Améliorer les procédures de recouvrement

Face à cette situation qui par ailleurs est à l'origine de la lenteur de ses activités, l'organisation sous-régionale, par les voix de ses responsables, ne cesse d'appeler à une implication effective de l'ensemble des Etats membres. C'est le cas du secrétaire général adjoint du ministère tchadien Développement industriel, commercial et de la promotion du secteur privé, Abel Mbaïkonbé Guétimbaye qui a appelé les pays membres «à l'implication de l'ensemble des administrations nationales compétentes en vue d'une plus grande appropriation de ce mécanisme de financement, mais surtout organiser les bases d'une amélioration de la situation financière de notre communauté dans une double dimension d'apurement des arriérés de contributions et d'amélioration des procédures de recouvrement».

D'ailleurs, un rapport provisoire, en cours d'examen dans ce sens, sera soumis au conseil des ministres en charge des finances et du commerce prévu les 13 et 14 mars prochain à Ndjamena.

Notons que les cotisations des Etats membres constituent la Contribution d'intégration communautaire (CCI), qui est un préalable stratégique pour atteindre les objectifs fixés par le traité fondateur de la CEEAC. Malheureusement la plupart des pays ne l'appliquent pas.

La Communauté économique des États de l'Afrique Centrale a été créée en octobre 1983. Les territoires de ses Etats membres s'étalent sur quelque 6 640 600 km², pour une population estimée à 130 millions d'habitants.

Au total, 11 pays sont membres de la CEEAC, dont la mission est de conduire le processus de coopération et d'intégration en Afrique centrale. Il s'agit de l'Angola, du Burundi, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Congo-Kinshasa, du Gabon, de la Guinée équatoriale, du Rwanda, de Sao Tomé-et-Principe, et du Tchad.

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