Tchad : la dette de Glencore altère la confiance du FMI

Fin juin dernier, le conseil d'administration du FMI avait approuvé un accord triennal de 312,1 millions de dollars pour le Tchad. Aussitôt, un premier décaissement de 48,8 millions de dollars avait été autorisé. Mais aujourd’hui, contre toute attente, le Fonds monétaire international a décidé de faire patienter le Tchad pour l’octroi de la deuxième tranche de ce prêt. Mais que s’est-il passé entre temps ?

La promesse faite au Tchad par le FMI au mois de juin dernier était des plus alléchantes : une enveloppe de 312,1 millions de dollars sur trois ans. Mais N'Djamena devra encore patienter pour voir la couleur de cette argent ou du moins, la totalité. Après l'autorisation d'un premier décaissement de 48,8 millions de dollars à la fin du mois de juin dernier, le Fonds monétaire international a sèchement fermer le robinet au Tchad. Selon l'Agence Ecofin notamment, le FMI a repoussé l'octroi d'un crédit au Tchad, en raison du blocage des discussions sur la dette réclamée à ce pays par Glencore. Or, le déblocage du restant du financement destiné au nouveau plan national de développement tchadien visant à soutenir la stratégie de stabilisation et de relance du pays, miné par une crise économique profonde en raison de la chute des cours du pétrole, était conditionné à la résolution de ce différend. Problème ?  « Les deux parties ne parviennent plus aujourd'hui à s'accorder », a précisé la même source.

Prés de 1,3 milliard de dollars de dette

Au mois de novembre dernier, une délégation ministérielle tchadienne a été envoyée à Paris à cet effet mais la tentative de rapprocher les deux camps a échoué. Et aujourd'hui, le trader suisse Glencore qui est furieux de la récente décision du Tchad d'ouvrir ses champs pétroliers à l'américain d'ExxonMobil dès janvier 2018, réclame toujours à ce pays d'Afrique central 1,3 milliard de dollars de dette. Pour rappel, le Tchad avait contracté ce prêt pour acheter des parts dans le consortium qui exploite son pétrole notamment au sud du pays. Mais les revenus tirés de cette exploitation sont très maigres pour le Tchad en raison de la baisse du prix baril de l'or noir.

Le pays très dépendant des recettes tirés de la vente de son pétrole est ainsi plongé dans une crise économique sévère et est également condamné à vider ses caisses pour rembourser ses créances. Or pour le FMI, il n'est pas question que ses décaissements servent à rembourser l'ardoise du Tchad auprès de Glencore.

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