Nigéria : comme pour sa convalescence, Buhari satisfait de la rémission de l’économie de son pays

Le président nigérian s’est dit satisfait des progrès enregistrés ces derniers mois par l’économie de son pays et promet d’accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour dynamiser la reprise en cours. L’une des premières économies du Continent va certes terminer l’exercice en récession pour la deuxième année consécutive. Cependant, grâce aux mesures prises par le gouvernement fédéral et la Banque centrale durant le séjour médical de Muhammadu Buhari, l’économie nigériane montre des signes de reprise.
Le président nigérian Muhammadu Buhari est rentré au pays le 19 août, après un second séjour médical à Londres.

Au Nigéria, il n'y a pas que sa convalescence qui satisfait le président Buhari comme il tend à le prouver en se mettant à la tâche depuis son retour, le 19 août, de son long séjour médical à Londres. Le chef d'Etat nigérian s'est dit aussi satisfait des progrès enregistrés par l'économie du pays ces derniers temps, des signes qui confortent une rémission certes encore lente, mais en bonne voie. La preuve que la stratégie de relance lancée par le gouvernement fédéral est en train de porter ses fruits. C'est en tout cas ce qu'a constaté lui-même le président nigérian qui est en train de reprendre en main les dossiers urgents du pays.

Ce lundi au palais présidentiel d'Abuja, Buhari recevait les principaux responsables du pays en charge de l'économie et des finances pour un état des lieux, ainsi que les perspectives de l'évolution de la situation économique du pays le plus peuplé d'Afrique. Durant deux heures de temps, selon son conseiller spécial en communication, Femi Adesina, le président Buhari a échangé avec le ministre du Budget et de la planification nationale, Udoma Udo Udoma, son homologue des Finances, Kemi Adesun et le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria (CBN), Godwin Emefiele.

« Les ministres et le gouverneur de la CBN ont mis à jour le président sur l'amélioration en cours de la situation de l'économie nationale, la mise en œuvre du budget 2017, la préparation du budget 2018 ainsi que les stratégies d'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens, de la rationalisation des dépenses publiques  ainsi que celle de la gestion de la dette», a rapporté le cabinet du président.

La rencontre de travail a également permis de discuter de la politique monétaire en vigueur ainsi que de son impact sur l'économie du pays.

«Le président Buhari, tout en rappelant aux ministres et au gouverneur de la CBN que la relance de l'économie était l'une des grandes lignes sur lesquelles s'est basée la campagne de son parti, le Congrès de tous  les progressistes (APC), a exprimé sa joie de voir qu'en deux ans de mandat, les choses sont en train de s'améliorer grâce à un travail sérieux», a rapporté le conseiller du président Buhari, ajoutant que le président les a exhortés à poursuivre sur cette même lancée, «l'objectif principal du gouvernement étant de soutenir et d'améliorer le quotidien des Nigérians sur tous les plans.

Reprise lente, mais progressive

Le président Buhari se tresse donc des lauriers, même si au regard de la situation, il est vite allé en besogne. L'économie nigériane est en effet loin de sortir de l'auberge, puisque qu'elle va encore terminer l'exercice en cours en récession pour la deuxième année consécutive, comme le démontrent d'ailleurs les derniers chiffres publiés en début de semaine par le Bureau national des statistiques et qui convergent avec les prévisions des principales institutions financières internationales et autres agences de notation.

Cependant, depuis quelque temps, les mesures prises par le gouvernement pour juguler la conjoncture née de la baisse des cours du pétrole depuis 2014 -le pays étant l'un des plus grands producteurs du Continent- conjuguées à la politique monétaire engagée par la CBN ont permis à l'économie nigériane de s'inscrire dans une nouvelle tendance. Des signes de reprise qu'illustrent l'inflation contenue désormais à moins de 16%, la hausse de la production pétrolifère, ainsi que l'amélioration des réserves de change et la résorption des déficits public et commercial du pays.

Des mesures qui ont été mises en œuvre, durant son séjour médical prolongé, sous la houlette du président par intérim, le vice-président Yemi Osinbajo, qui s'est particulièrement illustré sur le terrain politique. C'est en effet lui qui a mené les négociations avec les groupes rebelles qui pullulent dans la région du Delta et dont les attaques sur les installations pétrolifères ont fait chuter d'un tiers  la production brute du pays. Alors que le président Buhari se montrait assez réticent face aux revendications des différents mouvements, l'accord passé par le président par intérim a permis au pays de retrouver sa place de premier producteur du Continent. Ce qui a d'ailleurs conduit l'OPEP -dont le Nigéria est membre- à émettre une alerte à travers l'organisation entend désormais soumettre la république fédérale au respect de l'Accord de Vienne pour la stabilisation du marché mondial.

C'est également en l'absence du président, alors qu'il hésitait à libéraliser le marché des changes pour stabiliser la monnaie locale, en dépit de l'insistance de la Banque centrale, des agences de notation et autres partenaires financiers, que le naira perdait drastiquement de sa valeur face au dollar. Ce qui a encore assombri les perspectives de l'économie nigériane avant le départ du président pour Londres où il a longuement séjourné à deux reprises depuis le début de l'année.

Nouvelles inquiétudes en dépit des bonnes perspectives

C'est ainsi que grâce à ces actions entérinées en l'absence du président Buhari, l'économie nigériane semble retrouver un certain dynamisme qui la remet sur la voie de la relance avec le retour des investisseurs et la confiance retrouvée auprès des marchés.

Avec le retour de Buhari et sa reprise en main des questions économiques, il va sans dire que cela va engendrer de nouveau des inquiétudes, surtout si l'on tient compte des leviers qu'il entend lui activer pour remettre l'économie sur les rails. Il s'agit, entre autres, de la lutte contre la corruption ou la limitation des importations, des mesures qui se sont montrées dans un premier temps assez limitées en termes d'impact sur la stratégie de relance.

A mi-chemin de son mandat, le président Buhari sait pourtant qu'il n'est plus envisageable de revenir sur certaines mesures d'autant qu'il vient de confirmer de lui-même qu'il est satisfait des progrès enregistrés. De quoi laisser augurer de bons présages pour le pays qui entend retrouver, et maintenir d'ici 2019, le rang de première économie du Continent, comme l'a promis Muhammadu Buhari à travers sa stratégie de relance économique et de croissance inclusive, adoptée durant le premier trimestre de l'année.

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