Pêche : l’Algérie veut expérimenter l’engraissement du thon rouge

L’Algérie ne veut plus se contenter de la simple pêche de thon rouge, mais entend se lancer dans l’engraissement de cette espèce. Des études de faisabilité sont déjà en cours pour la construction de trois fermes à travers le pays. Elles devront entrer en service d'ici 2018.
Ristel Tchounand

L'Algérie a désormais son feu vert pour l'expérimentation de l'engraissement du thon rouge. Sept mois après avoir émis sa requête, le pays d'Afrique du Nord vient d'obtenir l'aval de la Commission internationale pour la conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA), selon les révélations ce lundi à Algérie Presse Services (APS) de Taha Hamouche, directeur général de la Pêche et de l'aquaculture au ministère algérien de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche.

Selon le responsable, les autorités viennent de lancer les préparatifs effectifs de la mise en œuvre du projet qui consistera en la mise en place de trois fermes d'engraissement de thon rouge à travers le pays. D'après la même source, les travaux d'études de faisabilité sont déjà en cours et la mise en service de ces nouvelles installations est prévue d'ici 2018.

Tracer son sillon sur un marché émergent

En Algérie, la campagne de pêche du thon rouge a lieu entre le 26 mai et le 24 juin. Le pays est connu pour être riche en la matière, surtout dans les régions de l'Est, mais est soumis un quota de pêche autorisé par la CICTA. Lors de la campagne 2017, 1 043 tonnes de thon rouge ont été sorties dans eaux algériennes, soit le quota maximum fixé par l'instance de régulation internationale, lequel avait été presque doublé par rapport aux 546 tonnes initialement prévues.

Grâce à son activité d'engraissement du thon rouge, le pays de Bouteflika entend tracer son sillon sur un marché mondial émergent.

« Après avoir constaté l'émergence d'un grand marché international en la matière, nous avons décidé de nous lancer dans ce domaine ce qui nous permettra de relever la valeur ajoutée du produit, après engraissement, à 10 fois plus que le prix initial du thon rouge brut », a expliqué Taha Hamouche.

En effet, l'engraissement du thon rouge est une activité très prisée à travers le monde, notamment par les grands groupes européens qui réalisent leurs plus gros chiffres d'affaires en Asie et en Amérique notamment. Selon les déclarations à l'AFP de la société irlandaise Atlantis Group à titre d'exemple, l'engraissement permet d'augmenter le poids d'un poisson pesant 10-12 kg de 500, voire 1000%. Un résultat qui rend l'activité très attractive. En 2013, les stocks de reproducteurs étaient estimés à 585.000 tonnes. Et bien que la pratique ait déjà provoqué les levées de boucliers des écologistes l'estimant nuisibles à l'environnement, l'engouement des industriels n'est pas freiné pour autant.

Appels aux investisseurs

Sans aborder pour l'instant la question environnementale ou les dispositions arrêtées pour la protection de l'environnement dans le cadre de cette activité, les autorités algériennes en appellent déjà aux investisseurs. Certains ont déjà répondu présents et selon le responsable ministériel, ceux-ci contribuent aux études de faisabilité en cours. A noter que chaque investisseur intéressé devra au préalable s'inscrire en tant qu'éleveur auprès de la commission internationale.

Ristel Tchounand

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