Côte d'Ivoire : une trêve sociale de cinq ans pour 249 milliards Fcfa

Après huit mois de négociations ponctuées de multiples grèves, le gouvernement ivoirien et les syndicats de la fonction publique sont enfin parvenu à un accord ce jeudi 17 juillet. Deux protocoles d’accords ont été signés à cet effet par les deux parties avec à la clé, une trêve sociale de cinq ans en contrepartie d’une enveloppe de près de 250 milliards que le gouvernement devra débourser d’ici 2025 pour le règlement des stocks d’arriérés.

La paix sociale n'a pas de prix et ce n'est pas le gouvernement ivoirien qui dira le contraire avec l'accord qu'il vient de signer ce jeudi 17 Août, avec les organisations syndicales de la fonction publique du pays. Après huit mois de laborieuses négociations, les deux parties ont en effet apposé leurs signatures sur deux protocoles d'accords, les derniers qui restent sur la longue liste des revendications sociales portées par les différentes organisations professionnelles du secteur public.

Le premier accord a porté sur les revendications sociales et financières des travailleurs, notamment le stock d'arriérés d'un montant de 249,6 milliards Fcfa, que le gouvernement s'est engagé à apurer sur une échéance s'étalant jusqu'en 2025 afin de ne pas trop impacter les finances publiques du pays déjà ébranlées par la chute des cours du café et du cacao.

En contrepartie, des concessions faites par les autorités, les deux parties se sont engagés, au terme du second accord, à observer une trêve sociale sollicitée de cinq ans. Il s'agit pour le gouvernement, de contribuer à « maintenir un climat social favorable au maintien de la dynamique de croissance économique que le pays connaît depuis l'accession 2011 », date de l'accession du président Ouattara au pouvoir et surtout de la fin de la crise sécuritaire et politique que traversait le pays depuis les années 2000. Pour le premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, «  cette trêve sociale sollicitée et obtenue par le gouvernement ne vise pas à neutraliser les syndicats, elle marque plutôt une volonté résolue du gouvernement et des syndicats de briser définitivement le mur de méfiance et de suspicions qui tendent parfois à obstruer les rapports entre les deux parties ». Pour rappel,  le chef du gouvernement qui a pris fonction en janvier dernier, au moment où les syndicats entamaient leurs séries de débrayage qui ont fortement et à plusieurs reprises perturbés le fonctionnement de d'administration et des services publics.

« Cet accord portant trêve sociale doit être mis en œuvre solidairement par toutes les parties et dans l'intérêt de tous. Car le non-respect d'une de ses clauses, par quelques moyens détournés, pourrait impliquer sa rupture tacite ». Amadou Gon Coulibaly

Le chef du gouvernement ivoirien n'a pas manqué de remercier à l'occasion, le président de la république Alassane Ouattara, « pour avoir accéder aux revendications des fonctionnaires et surtout pour son attachement à la paix et à la cohésion sociale ». Dans son dernier message à la nation, à l'occasion de la fête nationale, le chef de l'Etat ivoirien s'est en effet engagé à faire prendre les mesures nécessaires par son gouvernement en vue notamment d'améliorer les conditions de vie et de travail des agents publics.

De leurs coté, les différents responsables des organisations syndicales, ils se sont engagés au respect des termes des protocoles signés, même s'ils estiment que le gouvernement pourrait éventuellement consentir plus d'effort dans le cadre du dialogue social qui reste à maintenir et à fertiliser pour le bien du pays et surtout le partage de la croissance tant chantée par les autorités.

Modalités de mise en œuvre

Selon les termes  de l'accord, le gouvernement va apurer le stock d'arriérés à travers un échéancier qui va s'étaler de 2018 à 2023, « en raison des contraintes budgétaires de l'Etat » a expliqué Gon Coulibaly. Dans les détails,  «70% du montant du stock seront payés à partir de 2018 pour une incidence annuelle de 34,5 milliards Fcfa sur la période 2018-2022 et les 30% restant du stock seront payés sur trois ans à partir de 2023, sur la période 2023 -2025, avec une incidence budgétaire annuelle de 24, 96 milliards Fcfa» a aussi détaillé le chef du gouvernement ivoirien qui est également en charge du Budget et du portefeuille de l'Etat. Pour ce qui est des bénéficiaires des stocks inférieurs à 500.000 Fcfa, ils seront  payés sur une seule année.

Il convient de noter que le gouvernement et les syndicats de la fonction publique ont déjà convenu de plusieurs accords dans le cadre du dialogue social entamée à la suite de la série de grèves qui a débuté en janvier dernier, alors que le pays faisait parallèlement fasse à une multiplication des mutineries d'ancien soldats.

Sur les deux dossiers qui ont terni l'image du pays, le gouvernement a dû casser la tirelire, mais désormais avec la relative accalmie retrouver, le gouvernement Gon Coulibaly peut s'atteler à la mise en œuvre du programme présidentiel d'Alassane Ouattara qui est à son second et dernier mandat, en profitant de la dynamique de croissance que connait le pays et que beaucoup attendent encore d'y bénéficier.

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