Arboriculture : le Ghana abat 100 millions de cacaoyers improductifs

Après la baisse des récoltes à cause de la sécheresse, de la chute des cours du cacao et de l'impact des activités minières illégales sur la filière, c'est aujourd'hui la maladie de rameaux qui menace la productivité du cacao au Ghana. Pour y remédier, l'entreprise publique en charge du secteur lance son opération de réhabilitation du cacaoyer en abattant pas moins de 100 millions d'arbres atteints du virus de la pousse gonflée.
Mehdi Lahdidi
La production de cacao au Ghana, deuxième à l'échelle mondiale après celle de la Côte d'Ivoire, est d'environ 800 000 tonnes par an.

Le Ghana lance l'opération de la réhabilitation du cacaoyer. La Ghana Cocoa Board, entreprise étatique en charge du secteur, a annoncé son intention d'abattre 100 millions d'arbres de cacao d'ici la campagne 2017-2018. Il s'agit d'arbres atteints du virus de la pousse de cacao gonflée, plus connu sous le nom de «cacao swollen-shoot virus», et qui constituent 40% du total des cacaoyers improductifs. La destruction des rameaux virosés, comme l'explique Joseph Boahen Aidoo, CEO de la Ghana Cocoa Board, est nécessaire pour repousser la maladie et améliorer le rendement des cultures : «17 % du stock d'arbres ont été affectés par le virus de la pousse de cacao gonflée. Donc, nous devons les couper et replanter. En plus, 23% de l'ensemble des arbres plantés sont soit dans des fermes mourantes soit très âgés».

«Quand les arbres dépassent un certain âge, les récoltes deviennent insignifiantes. Vous obtenez moins de gousses par cacaoyer pendant la récolte. Ce n'est pas la situation idéale, puisque le nombre de ces dernières devrait se situer entre 80 et 100. Cela signifie que nous devons couper ses arbres et c'est ce que nous nous apprêtons à faire dans notre programme de réhabilitation du cacao», a ajouté Joseph Boahen Aidoo.

Des menaces qui se multiplient

Cette mesure pour réduire le nombre d'arbres improductifs a été décidée au moment où la Ghana Cacao Board vise une production annuelle d'au moins 1 million de tonnes d'ici à 2020. Pour le management de l'entreprise, cette élimination des cacaoyers sera équilibrée par de nouvelles plantations afin de remplacer le déficit potentiel à travers le programme de réhabilitation du cacao. Cela dit, ce n'est pas l'unique souci du Ghana : il y a encore quelques mois, l'Oxford Business Group avait pointé du doigt la destruction massive de cacaoyers liée à l'exploitation clandestine de mines d'or. Un phénomène connu localement sous me nom de «galamsey» et qui risquent de faire disparaître davantage de fermes de cacao, rendant ainsi difficile la réalisation de l'objectif d'un million de tonnes.

Mehdi Lahdidi

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