Pétrole : le Nigeria gagne du temps avant le plafonnement de sa production

Le Nigeria attendra quelques mois pour déterminer si sa production a été stabilisé avant de s'inscrire dans la politique de l'Opep de réduire l'abondance de l'or noir pour stabiliser les prix.
Mehdi Lahdidi

Le Nigeria ne restera pas indéfiniment exempté des mesures de l'OPEP de réduction de la production mondiale de l'or noir. Après avoir insisté sur le fait que son pays soutient la démarche de l'organisation, le ministre nigérian de pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, a expliqué, mercredi dernier, que le Nigeria « espère que, dans les deux ou trois prochains mois, pouvoir déterminer à quel point la production sera prévisible. Ce n'est qu'après que le pays pourra sentir la stabilisation de son rendement pour ensuite effectuer les coupes nécessaires ».

Le Nigeria, dans la tourmente à cause de la pénurie de dollars qui handicape la plupart de ses secteurs productifs, a intérêt à gagner du temps pour équilibrer au maximum son énorme déficit budgétaire. Une réduction de la production pétrolière, peu importe sa proportion, le laisserait dans une situation inconfortable, étant donné que l'or noir constitue 90% de ses recettes d'exportations et ainsi, de devises. Son engagement avec l'OPEP contribuera à moyen terme à stabiliser les cours, mais dans l'immédiat, il a besoin de ses rentrées de devises pour soulager ses caisses mais aussi les entreprises, dont des victimes sont tombées à cause du manque de billets verts.

Le ministre a, également, annoncé que son pays sera absent de à la réunion entre les producteurs mondiaux de pétrole membres et non membres de l'OPEP prévue le 24 juillet en Russie. Cette absence est justifiée par un curieux hasard, le Nigeria étant l'hôte d'une réunion des producteurs de pétrole africains à Abuja le même jour.

Frappé par une vague d'instabilité politique et sécuritaire, le Nigeria, avec la Libye, restent les seuls pays à être libérés de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui consiste à réduire la surabondance de pétrole brut sur les marchés mondiaux. Le niveau de référence du Nigéria pour rejoindre les réductions de l'OPEP est de 1,8 million de barils de brut par jour. Sa production actuelle est d'environ 1,7 million de barils par jour, à l'exclusion des condensats.

La production mondiale augmente...

Les efforts du Nigeria pour relancer sa productivité pétrolière ont été concluants ces derniers mois, depuis que le gouvernement a réussi à mettre fin aux attaques contre les oléoducs dans le delta du Niger en ouvrant des pourparlers de paix avec les rebelles. D'ailleurs, c'est cette performance qui a été à la source de la hausse de la production de pétrole brut de l'OPEP. Les chiffres du cartel pétrolier indiquent que la production des 14 membres de l'OPEP a atteint 32,61 millions de barils par jour (mbj) en juin, contre 32,21 mbj en mai. L'offre mondiale, quant à elle, a progressé de 0,66 mbj à une moyenne de 96,59 mbj en juin par rapport à mai, selon des données provisoires de l'OPEP. "La production a crû principalement en Libye, Nigeria, Angola, Irak et en Arabie saoudite, tandis que la production a décliné au Venezuela", selon un rapport de organisations publiées mercredi.

En 2018, l'OPEP estime que le monde aura besoin de 32,20 millions de barils par jour de brut en provenance de ses membres l'année prochaine, soit une baisse de 60.000 barils par jour par rapport à cette année.

Mehdi Lahdidi

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