Nigéria : le gouvernement s’attaque au commerce illicite de médicaments

En proie à une pénurie de médicaments dans les pharmacies, le Nigéria entend plus que jamais s’attaquer à la vente illicite de médicaments. D’ici le 1er août, tous les points de vente dédiés seront fermés. Mais le gouvernement entend mettre en œuvre une politique qui permette à certains de ces commerçants de rentrer dans la légalité.

Le gouvernement nigérian va fermer tous les points de vente informelle de médicaments à travers le pays pendant ce mois de juillet, a annoncé le ministre de la Santé, Isaac Folorunso Adewole, lors d'un entretien avec le média spécialisé BusinessDay.

« Ceci est conforme à la disposition des Directives nationales de distribution de médicaments récemment élaborées par le Ministère. Avec la mise en œuvre de ces lignes directrices qui débuteront à partir de ce mois de juillet 2017, les opérateurs des marchés ouverts de médicaments seront relocalisés dans un environnement réglementaire appelé Centres coordonnés en gros (CWC) », explique le ministre.

Pour garantir le succès de son action, le département de la santé organise des concertations avec l'Agence nationale pour l'administration et le contrôle des aliments et des médicaments (NAFDAC) et le Conseil des pharmaciens du Nigéria (PCN).

La piste de la réglementation du business

La problématique du commerce illicite de médicaments au Nigéria s'est d'avantage posée ces derniers mois suite à la pénurie de médicaments dans les pharmacies qui n'arrivent plus à répondre aux besoins en la matière. Le pays s'est engagé il y a quelques années dans la lutte contre la vente frauduleuse des médicaments, comme en témoigne une analyse des Nations unies publiée en mai 2013. Cependant, d'après la même source, la saisie de ces produits, leur destruction ainsi que les sanctions envers les contrevenants n'a pas réussi à endiguer le phénomène. En effet, le Nigéria dispose encore de marchés dominés par le commerce illicite de médicaments. Le gouvernement avait déjà annoncé les couleurs de la nouvelle orientation en début d'année et selon ses plans, tous ces marchés devraient être fermés d'ici le 1er août prochain.

« Le gouvernement ne dit pas que les commerçants nigérians ne doivent pas se lancer dans le secteur de la santé. Le gouvernement demande plutôt que leurs activités contribuent à améliorer la santé des gens, de telle sorte que les médicaments mis en vente améliorent la santé des citoyens et ne les tuent pas », déclarait récemment à la presse Elijah Mohammed du PCN.

Ayant testé en vain la piste de la « saisie-destruction-sanction », le Nigéria entend donc s'inspirer de l'exemple du Ghana où la formation, la réglementation et l'homologation de médicaments en situation irrégulière a permis de supprimer de façon extrêmement importante la vente à la sauvette de médicaments.

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