Nigéria : 700 millions de dollars d'investissements pétroliers au delta du Niger

Après avoir trouvé un accord de paix avec les groupes rebelles de la région du delta du Niger qui était à la source de la baisse de régime de la production pétrolière du Nigeria, le bras pétrolier de l'Etat vient de trouver deux partenaires pour investir dans de nouveaux champs qui donneront un véritable boost à la production pétrolière du pays.
Mehdi Lahdidi

Le Nigéria concrétise sa stratégie de renforcement de sa productivité pétrolière. La compagnie pétrolière nationale du Nigéria (National Petroleum Corporation (NNPC)) a annoncé la création d'une joint-venture qui va investir plus de 700 millions de dollars pour le développement de nouveaux champs de pétrole dans son centre énergétique du Delta du Niger au sud du pays. L'accord tripartite a été signé avec la société d'énergie locale First Exploration, Petroleum Development Company et la société internationale de services pétroliers Schlumberger pour développer les champs Anyala et Madu.

Après avoir trouvé un terrain d'entente avec les groupes rebelles qui avait miné la production jusqu'en début d'année, le gouvernement veut maintenant intensifier les investissements locaux et étrangers pour augmenter sa production de pétrole brut pour atteindre les 40 milliards de barils d'ici 2020 et marquer ainsi une hausse par rapport à sa productivité actuelle estimée de 37,2 milliards de barils.

Selon les termes du contrat, c'est Schlumberger qui réalisera les travaux de cet investissement de 700 millions de dollars sur les nouveaux champs qui ajouteraient 193 millions de barils de pétrole à la production actuelle. Mais il n'y a pas que du pétrole. Le nouvel investissement dotera la compagnie pétrolière étatique d'une production de 22,65 milliards de mètres cube de gaz naturel.  Une performance qui confirmera le Nigéria dans sa place de 9eme plus grande réserve de gaz naturel avec un sous-sol de 5,29 trillions (mille milliards) de mètres cubes.

En termes de production quotidienne, ces futurs champs devraient produire 50.000 barils de pétrole brut par jour et 3,39 millions de mètres cube de gaz par jour d'ici le début de 2019. Le bras pétrolier du Nigéria bénéficiera de 60 % de la production des nouveaux champs contre 40 % pour le reste des opérateurs.

Une stratégie qui s'étale jusqu'en 2022

Le pays le plus peuplé d'Afrique compte sur sa stratégie pour reprendre économiquement après une crise qui dure depuis 2011. Fin 2016, le gouvernement a dévoilé son plan qui consiste à doper sa productivité pour atteindre trois millions de barils par jour d'ici cinq ans. Le président Buhari et son équipe auront besoin d'une enveloppe annuelle de l'ordre de 10 milliards de dollars d'ici 2022 pour atteindre cet ambitieux objectif. Ces investissements concerneront toute la chaîne de valeur pétrolière. Autrement dit, il s'agira, entres autres, d'améliorer les infrastructures ainsi que de rationaliser les raffineries publiques en plus de promouvoir le développement de nouvelles raffineries pour faciliter leur implantation en fonction des différents sites d'exploitation du pays.

Mehdi Lahdidi

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