Togo : les importations massives et la baisse des exportations creusent le déficit

Le Togo a enregistré un déficit structurel assez important depuis 2015 et qui s’est aggravé en 2016 selon la BCEAO qui vient de publier les comptes extérieurs du pays. Les importations massives conjuguées à une baisse des exportations expliquent largement cette situation assez inquiétante pour le pays qui enregistre pourtant une dynamique de croissance assez soutenue ces dernières années.

Le recours du Togo aux institutions financières internationales ces derniers mois est-il un appel du pays afin de pouvoir équilibrer ses comptes macroéconomiques ? C'est le cas de le dire puisque selon la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), certains indicateurs sont dans le rouge depuis quelques années. Il s'agit notamment du déficit commercial qui était déjà structurel mais qui atteint désormais des proportions inquiétantes. En 2015 par exemple, il a dépassé les 80 milliards  de Fcfa selon les conclusions du 7e rapport de la BCEAO portant sur les comptes extérieurs du pays. La situation est d'autant plus inquiétante que cette situation engendrée par une hausse assez prononcée des importations notamment des biens d'équipements a été accompagnée par une baisse des exportations notamment des biens et service, un contexte qui s'est poursuivi en 2016 selon les explications du directeur national de la banque centrale de l'UEMOA  pour le Togo Kossi Tenou qui a animé une conférence de presse en ce sens.


 « Le déficit s'est plus aggravé en 2016 en raison des importations massives des biens d'équipements alors qu'au niveau des exportations des biens et services, il n'y a pas eu de réelle  progressions mais bien au contraire, les exportations ont baissé ».

Les résultats du rapport font ressortir un excédent commercial de 114.995 millions de Fcfa en 2015 contre 76.940 millions un an auparavant et un déficit courant hors dons publics qui s'est estimé à 13% du PIB la même année contre 12% en 2014 et entre les deux années, le déficit du solde  courant s'est hissé à quelques 46.190 milliards de Fcfa.

De manière générale donc, la position extérieure globale nette  du pays a enregistré un  repli prononcé en 2015, une situation qui s'est poursuivie en 2016 et qui explique le déficit structurel enregistré déjà en 2015.

Perspectives

Selon Kossi Tenou, pour renverser la tendance, le Togo devra nécessairement  diversifier les produits qui sont exportés. D'autant plus que pour plusieurs, le constat est que « la structure des exportations n'a pas changé, c'est toujours les mêmes produits qui sont exportés c'est à dire le café, le cacao, le  coton et les phosphates et pour peu que les cours au plan international baissent, ça entraîne également une baisse des exportations ».

Le Togo enregistre pourtant ces dernières années une dynamique de croissance assez soutenue qui tourne autour de 5% du PIB en moyenne annuelle mais depuis quelques mois, le pays a fait appel au FMI, à la Banque mondiale puis à la Banque africaine de développement (BAD) pou équilibrer ses indicateurs macroéconomiques et ainsi maintenir une certaine résilience face aux répercussions du contexte économique mondiale assez moroses. La baisse des cours des matières premières notamment des phosphates, du coton puis du cacao a ainsi accentué le déséquilibre des comptes du pays.

Fort heureusement pour le pays, les perspectives sont assez reluisantes. En plus de la résilience qu'affiche relativement le pays face à l'impact de la crise économique et aux répercussions de la baisse des prix du cacao et des phosphates, la production cotonnière de la campagne 2016-2017 s'est soldé par des  résultats assez satisfaisants. D'après les chiffres que vient de livrer cette semaine la Nouvelle Société Cotonnière du Togo, la campagne qui vient de se terminer a permis d'enregistrer une production de 108.000 tonnes de coton-graine, ce qui correspond à une hausse de 32% par rapport à la campagne précédente. Pour la prochaine campagne 2017-2018, la barre des  160.000 tonnes de coton-graine est visée à travers notamment l'augmentation des surfaces de culture qui vont atteindre une emblavure de 160.000 hectares. Pour rappel, l'objectif du gouvernement est de porter la production  à  200.000 tonnes d'ici à 2022.

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