Lead Campus 2019 : 30 jeunes décideurs formés au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Kenya, en Afrique du Sud et en France

Pour la promotion 2019-2020 du Lead Campus, HEC Paris, l’Agence française de développement (AFD), l’Université Mohammed VI Polytechnique, l’Université de Cape Town et le fonds d’investissements Investisseurs et Partenaires (I&P) se sont associés. Au total, 30 jeunes décideurs africains seront formés aux grandes questions d’avenir sur une période de sept mois, dans quatre capitales africaines et une européenne. Le lancement a eu lieu hier à Rabat.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

Cette année, l'accent est mis sur le développement durable, en plus des notions clés de stratégie, de leadership, de finance, de marketing et d'économie inclusive. La promotion 2019-2020 de Lead Campus a été officiellement inaugurée hier, jeudi 28 novembre, à la Résidence de France à Rabat, la capitale marocaine ayant l'honneur d'accueillir le premier module de cette formation portée par HEC Paris, l'Agence française de développement (AFD), l'Université Mohammed VI Polytechnique Benguerir (UM6P), le Graduate School of Business de l'Université de Cape Town (UCT GSB) et le fonds d'investissement Investisseurs et Partenaires (I&P). « Dans un monde où la digitalisation des économies s'accélère, je souhaite voir les jeunes leaders être les acteurs engagés et responsables de demain », a déclaré Hélène Le Gal, l'ambassadeur de France au Maroc, qui a salué cette initiative née lors du Sommet Afrique-France de 2013 et finalement concrétisée en 2016.

Une bourse de 16 000 euros par lauréat

Entre novembre 2019 et juin 2020, 30 jeunes décideurs seront formés entre quatre capitales africaines -Rabat, Abidjan, Nairobi et le Cape Town- et une capitale européenne -Paris. L'AFD, qui en est le principal partenaire financier via des bourses octroyées aux lauréats, y investit pour chaque promotion un peu plus d'1 million d'euros pour des formations qui reviennent à 16 000 euros par lauréat. « Ce sont des sommes assez importantes, c'est pour cela que c'est un programme de très haute qualité », confie à La Tribune Afrique Thomas Melonio, directeur exécutif Innovation, recherche et savoirs à l'AFD. « Dans notre mission d'appui au développement, d'accompagnement des dynamiques africaines, poursuit-il, nous avons été vraiment intéressés par la dimension panafricaine de ce programme qui se déroulent dans quatre pays du Continent, la mobilisation des forces vives issues à la fois de startups, d'entreprises moyennes et de grands groupes pour faire émerger des projets de création d'emplois, mais aussi et surtout par l'intérêt de ce programme pour les questions de développement durable ».

Critères sélectifs pointus

Si seulement 30 leaders sont retenus pour ce programme, le choix a été fait parmi 200 demandes. Les critères sélectifs : le parcours académique qui doit être couronné au minimum par une licence, le bilinguisme français-anglais, une expérience professionnelle d'au moins cinq ans et un projet personnel d'entreprise. « Ce dernier critère est très important et les projets doivent surtout porter sur l'économie inclusive, parce que nous pensons que c'est à la fois efficace et préservateur des ressources. Cela permet d'assurer la pérennité », nous explique Odile Caballero, directeur des projets stratégiques internationaux chez HEC Paris. Ce « programme certifiant [...] doit permettre aux dirigeants actuels et futurs, d'appréhender la complexité des mutations et des problématiques du continent africain. Il témoigne de la volonté de l'école de contribuer à la transformation de l'Afrique [...], par le levier de l'entrepreneuriat », appuie Bénédicte Faivre-Tavignot, professeure affiliée et directrice académique du programme chez HEC Paris.

Des profils divers

Yaya Koné est l'un de ces profils types. A la base enseignant chercheur en langue anglaise, il est co-fondateur de Coliba, une entreprise basée à Abidjan, spécialiste du recyclage de déchets plastiques, active en Côte d'Ivoire et au Ghana, qui emploie 50 personnes dont 80% de femmes formées à la collecte et au tri des déchets. Après le recyclage, la startup produit mensuellement 40 tonnes de granulés utilisés non seulement dans l'industrie textile, mais aussi pour la fabrication de bouteilles.

Au Gabon, Edouard Claude Oussou a monté une startup, Scientia, qui a conçu une application pour le suivi de l'éducation dans les villes et les régions et qui cherche désormais à exporter ses services. Lauréat du Young African Leadership Initiative (YALI) en 2018, il s'est lancé pour Lead Campus afin de multiplier ses horizons et se challenger davantage. Pour lui, le principal défi va être de bien adapter au contexte de son entreprise toutes les informations reçues au bout de ces formations « de très haut niveau ».

Maimouna Diakhaby est quant à elle, en poste dans la haute fonction publique guinéenne où elle assiste le ministre des Mines. Mais son engagement au travers de « Pas sans elles », sa fructueuse initiative de sensibilisation à la nomination de femmes dans les hautes fonctions en Guinée, a mis en évidence sa casquette de leader. YALI 2016, elle porte depuis trois sans un projet d'entreprise qu'elle entend peaufiner au fil du programme Lead Campus.

Ils viennent également du Togo, du Bénin, du Sénégal..., font dans la transformation digitale, l'ingénierie informatique ou travaillent dans le secteur de l'eau, et portent tous l'ambition de contribuer à faire avancer les choses dans leurs administrations ou dans leurs secteurs, afin de contribuer au développement de leurs pays et du Continent. Et cette capacité à être «force de propositions » est, selon Karim El Aynaoui, Doyen du pôle Sciences humaines, économiques et sociales de l'UM6P, est encore plus importante.

Ristel Tchounand

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